L’UE s’interroge sur le recours aux doses proposées par Moscou et Pékin.
Les Etats membres de l'UE et ses voisins cherchent à accélérer la campagne de vaccination. A l'instar de la Serbie, non membre de l'Union, la Hongrie a approuvé le vaccin chinois de Sinopharm et le russe Spoutnik V.
La revue spécialisée the Lancet estime que le sérum proposé par Moscou est efficace à 91%. Mais cette étude ne changera pas la stratégie de la Commission européenne qui veut conclure des contrats uniquement avec des entreprises qui disposent d'usines sur le territoire européen. Pour le porte-parole de l’institution ce n’est pas le moment pour un tel débat. Il faut se "_concentrer sur la mise en oeuvre de la stratégie que nous avons mise en place et obtenir les livraisons que nous sommes censés avoir _", souligne Eric Mamer.
La Chine et la Russie produisent leur vaccin sur leur territoire. Mais le ministre allemand de la Santé a insinué que les 27 pourraient se tourner vers Pékin ou Moscou si l'Agence européenne du médicament donnait son autorisation.
Le vaccin contre le covid-19 devient une arme géopolitique pour convaincre ou séduire certains gouvernements voisins de l'Union, en particulier ceux qui attendent depuis plusieurs semaines les livraisons produites par les Occidentaux. La chercheuse du German Marshall Fund Kristine Berzina évoque d’ailleurs la campagne de désinformation menée par la Pékin et Moscou à l’encontre des vaccins déjà validés par l’UE. Elle "attire l'attention sur les effets secondaires potentiels du vaccin de Pfizer et des autres". C’est désormais une bataille sur l’efficacité qui se joue. L’Union a déjà validé les vaccins de trois groupes pharmaceutiques mais elle peine à obtenir les doses promises.