La communauté internationale au chevet des réfugiés syriens

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Par Isabel Marques da Silva
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L’UE et l’ONU organisent ce lundi et mardi la 5e conférence des donateurs pour la Syrie.

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L'avenir demeure toujours aussi incertain pour les 5,5 millions de réfugiés syriens. L'horizon politique semble toujours aussi difficile et un éventuel retour après 10 ans de conflit est encore improbable. La tension devrait rester identique pour les pays voisins qui les accueillent en très grande partie.

C'est dans ce contexte que s'est ouvert lundi la 5e conférence des donateurs pour la Syrie et la région. Le représentant du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés en Jordanie souligne l'impact du Covid-19 sur ces populations. L'éducation à distance et le télétravail ne sont pas toujours faciles à mettre en place.

Dominik Bartsch donne l’exemple d’une famille avec quatre filles "toutes en âge d'aller à l'école et la mère avait un smartphone. Avec ce smartphone la mère devait décider laquelle de ses filles pourrait suivre ses leçons". La pandémie a aussi restreint les sources de revenus de nombreux réfugiés qui travaillaient dans le secteur informel de leur pays d’accueil.

Depuis 2014, le fonds régional européen pour la crise syrienne a mobilisé plus de 2 milliards d'euros. Le Liban, le pays d'accueil le plus fragile, a touché un milliard d'euros. La Jordanie, la Turquie et l'Irak se partagent le reste de l'enveloppe.

Cet argent concerne les 5,5 millions de réfugiés syriens mais aussi les habitants de la région soit 1,5 million de personnes. Il s'agit de partager les services publics, les projets éducatifs, les soins de santé, l'aide sociale.

Le fonds européen disparaîtra au mois de décembre mais il devrait être remplacé par un nouvel instrument inclus dans le budget à long terme de l'UE. Les organisations humanitaires qui gèrent ces projets espèrent que les 27 garderont à l'esprit l'impact à très long terme de la crise.

"Actuellement, Zaatarie, l'un des plus grands camps de la région, accueille un très grand nombre de réfugiés dans un environnement à haute densité et donc capte l'eau disponible. Bien sûr il faut reconnaître comment la réponse humanitaire aux réfugiés s'articule avec un agenda plus large de développement", précise Dominik Bartsch.

Le Parlement européen juge positivement ce fonds. Il souligne cependant qu'un autre dispositif est nécessaire. Certains eurodéputés réclament d'ailleurs un plus grand contrôle en particulier concernant la Turquie qui accueille plus de 3 millions de réfugiés. "Nous devons mettre un terme au détournement politique mis en place par le président turc concernant la situation des réfugiés", explique l’eurodéputée Isabel Santos (S&D).

Plusieurs médecins et civils ont été tués ce mois-ci en Syrie. L'attaque, menée par le régime syrien, contre un hôpital souligne qu'un retour des réfugiés serait une entreprise dangereuse.

Journaliste • Grégoire Lory

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