Les interpellations policières en Europe passées à la loupe

Les interpellations policières en Europe passées à la loupe
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Par Méabh Mc Mahon
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L’agence européenne des droits fondamentaux fait une comparaison des arrestations en fonction de l’origine des personnes interpellées.

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Les minorités ethniques font davantage l'objet d'interpellations par la police et ne bénéficient pas du même respect de la part de ces autorités. C'est ce qui ressort du dernier rapport publié par l'Agence européenne pour les droits fondamentaux un an après la mort à Minneapolis de George Floyd. Cet afro-américain est décédé sous le genou d'un policier provoquant des manifestations aux Etats-Unis et à travers toute l'Europe. 

Cet événement a poussé Sami Nevala à enquêter sur cette question au nom de l’établissement de l'UE. "Pour la première fois nous comparons les expériences de la population générale et l'expérience des immigrants et des minorités ethniques lorsqu'il s'agit des interpellations policières. Et nous voyons qu'il y a une différence profonde de ces expériences à la fois dans la façon dont ces personnes sont interpellées ainsi que dans l'expérience vécue par les personnes interpellées", explique-t-il. Le chercheur estime que cela pourrait avoir un impact sur la confiance des citoyens envers les forces de police.

Le rapport souligne qu'il existe de nombreuses situations légitimes pour arrêter des personnes lorsqu'il s'agit d'enquêtes criminelles ou pour des contrôles concernant des trafics de drogue. En revanche le profilage discriminatoire, c'est à dire où l'origine ethnique est la seule raison pour laquelle la police arrête un citoyen, est illégal.

Avec ce document, l'agence européenne basée à Vienne espère attirer l'attention des responsables politiques. Elle souhaite encourager les initiatives en faveur de la formation des policiers dans le cadre de ces arrestations.

En Belgique, les autorités publiques délaissent cette question assure l’entrepreneur social Youssef Kobo. "Je connais les histoires de mon père et de mes oncles et ce par quoi ils sont passés. Et c'est étrange de voir que cela se poursuit, ce sont exactement les mêmes histoires, une sélection au hasard où il faut montrer sa carte d'identité sans aucune raison particulière", précise-t-il.

Youssef Kobo travaille sur le terrain dans des quartiers défavorisés. Il aide les habitants à s'impliquer dans la politique et dans le monde des affaires. Selon lui les leçons du mouvement Black Lives Matter doivent encore être tirées par les responsables locaux, nationaux et européens pour aider à faire disparaître le racisme.

Journaliste • Grégoire Lory

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