Comment Olaf Scholz peut-il se placer sur la scène européenne et internationale ?

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Tous droits réservés Tobias Schwarz/AFP or licensors
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Par Efi Koutsokosta
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Le nouveau chancelier allemand a pris ses fonctions. Le social-démocrate succède à Angela Merkel et pourrait donner une nouvelle impulsion à la politique extérieure de l’Allemagne.

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Ola Scholz est le nouveau chancelier allemand. Le social-démocrate a prêté serment cette semaine devant le Bundestag. Il succède à Angela Merkel qui a dirigé le pays pendant 16 ans. Le nouveau gouvernement allemand est une aventure politique sans précédent. Les sociaux-démocrates, les Verts et les libéraux n'ont jamais jusqu'à maintenant gouverné ensemble. 

De nombreux dossiers urgents comme la pandémie de covid-19 ou les relations avec une Russie toujours plus agressive pourraient tester rapidement la solidité de cette coalition.

Le président allemand, Frank-Walter Steinmeier, souligne d’ailleurs que l’Allemagne est "au centre de l'Europe et que nous devons prendre en compte les intérêts de nos voisins lorsque nous évaluons nos propres intérêts."

Ce message est lancé alors que les tensions sont particulièrement fortes entre la Russie et les Occidentaux. Si l'ancienne chancelière Angela Merkel a souvent été accusée de placer le commerce avant la politique, le gouvernement d'Olaf Scholz devrait adopter une attitude plus ferme à l'encontre de Moscou si les difficultés devaient s'intensifier.

Pour évoquer ces défis Euronews a interrogé Sebastian Harnisch professeur de relations internationales à l'Université de Heidelberg.

Euronews :

Est-ce une coalition stable et quelles sont les difficultés qui attendent la nouvelle équipe ?

Sebastian Harnisch :

Cette coalition qui vient de commencer est bien sûr stable mais il y a certains clivages au sein de la coalition et même sur des dossiers de politique internationale ou le consensus entre les trois partis est assez large. Prenons l'exemple de la Chine, il y a une ministre écolo Annalena Baerbock occupe le poste et elle devrait adopter au moins dans le ton une posture plus ferme à l'égard de la Chine sur les droits de l'homme, le Xinjiang, la minorité des Ouïghours et d'autres sujets. Là-dessus la chancellerie pourrait à l'avenir poursuivre une ligne plus proche de celle d'Angela Merkel, plutôt pragmatique à propos de la Chine.

Euronews :

Est-ce qu'Olaf Sholz pourrait être plus ferme à propos de la Russie et de la Chine?

Sebastian Harnisch :

Je pense qu'en ce qui concerne la Russie on peut voir que la plupart du temps à propos du conflit ukrainien, le gouvernement allemand a choisi les intérêts politiques avant les intérêts économiques parce que l'Allemagne a poursuivi sa politique de sanctions vis-à-vis de la Russie. Je pense qu'il y a une exception c'est le projet de de gazoduc Nord Stream 2.

Euronews :

Le chancelier a-t-il justement dit oui à Joe Biden à propos de Nord Stream 2 ? Coupera-t-il le gazoduc si la Russie poursuit l'escalade des tensions ?

Sebastian Harnisch :

Je pense qu'il y a la volonté de le faire au sein de la coalition si cela est nécessaire. Ils l'ont dit au gouvernement américain mais nous verrons quelle sera la ligne rouge définitive pour l'Allemagne et pour la coalition face à la Russie.

Journaliste • Grégoire Lory

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