"Garantir le statut de candidat à l'Ukraine serait un message opportun au peuple ukrainien"

La France, l'Allemagne et l'Italie soutiennent l'octroi du statut de candidat à l'Ukraine
La France, l'Allemagne et l'Italie soutiennent l'octroi du statut de candidat à l'Ukraine Tous droits réservés Ludovic Marin/AP
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Par Stefan GrobeEuronews
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Les dirigeants de l'UE devront se prononcer lors du sommet européen (23-24 juin) sur l'octroi ou non du statut de candidat à l'Ukraine.

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Le sommet européen de la semaine prochaine (23 et 24 juin) sera crucial pour l’Ukraine. Les chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE doivent accorder ou non le statut de candidat à Kyiv. La Commission européenne recommande d’ouvrir la porte à l’Ukraine mais il faut maintenant convaincre tous les Etats membres.

Les capitales sont cependant divisées. Certaines veulent une procédure accélérée pour envoyer un message fort à Moscou mais d'autres sont plus réservées.Euronews a interrogé David McAllister, président de la commission Affaires étrangères du Parlement européen.

Euronews :

Je me fais l'avocat du diable. L'Ukraine est en proie à la corruption, à la mauvaise gouvernance, à des difficultés économiques, et bien sûr le pays est en guerre. Pourquoi l'UE devrait employer une procédure d'adhésion accélérée ?

David McAllister :

Tout Etat européen qui respecte nos valeurs et qui s'engage à les promouvoir peut candidater pour devenir membre de l'Union européenne. Après avoir obtenu le statut de candidat, le processus commence. Au bout du compte, l'Ukraine, comme n'importe quel autre pays, devra remplir tous les critères politiques, juridiques et économiques. Mais pour le moment, selon moi, garantir le statut de candidat à l'Ukraine serait un message opportun au peuple ukrainien dans sa lutte pour les valeurs européennes et aussi un signal clair de soutien, d'aide et aussi de solidarité politique.

Euronews :

Ne serait-il pas honnête de dire aux Ukrainiens que cela ne va pas se produire dans un futur proche ?

David McAllister :

Mais les Ukrainiens le savent. Le président Volodymyr Zelensky par exemple, a dit qu'il savait que cela prendrait du temps de devenir membre de l'Union européenne. Mais nous voulons commencer ce processus et c'est pourquoi l'Ukraine sait que toutes les conditions préalables doivent être remplies. Il faut mettre en œuvre de nombreuses réformes, par exemple dans la lutte contre la corruption ou la modernisation de l'administration. Mais je suis sûr que l'Ukraine est prête à entamer ce difficile processus, en particulier une fois que cette terrible guerre sera terminée.

Euronews :

Emmanuel Macron propose une sorte de partenariat plus étroit avec l'Ukraine, mais pas d'adhésion immédiate. Quelle est votre position ?

David McAllister :

Le Parlement européen a demandé de revoir la politique européenne de voisinage. Je pense que tout le monde s'accorde pour dire qu'il y a l'UE à 27 et qu'il y a les autres pays en Europe avec lesquels nous avons différentes relations. Il y a des pays non-membres de l'Union dans le marché unique, comme la Norvège, le Liechtenstein ou l'Islande. Nous avons une relation étroite avec la Suisse basée sur plus d'une centaine de traités. Il y a des pays dans les Balkans occidentaux qui sont déjà sur la route de l'adhésion. Il y a d'autres pays qui ont choisi une autre forme de coopération. Mais pour mieux organiser notre coopération avec les pays non-membres de l'UE, je suis toujours à l'écoute de propositions. Je pense que nous devrons examiner en détail ce à quoi le président Macron et le président Michel pensent réellement.

Euronews :

Est-ce qu'un nouvel élargissement de l'Union est raisonnable dans le cadre actuel, sans changement des traités ?

David McAllister :

Je suis convaincu que la procédure d'élargissement doit être plus prévisible, plus dynamique et davantage politique. Il s'agit de faire comprendre clairement aux pays candidats ce que cela demande pendant la procédure d'adhésion et dans le même temps, ce que nous offrons s'ils tiennent les engagements. Je ne vois pas de nécessité immédiate de changer les traités. Mais je salue toute proposition qui permet de rendre le processus d'élargissement plus crédible.

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