L’élection présidentielle turque est un rendez-vous" important pour les relations UE-Turquie"

Affiches de campagne en Turquie entre le président sortant Recep Tayyip Erdogan (à droite) et l'opposant Kemal Kilicdaroglu (à gauche)
Affiches de campagne en Turquie entre le président sortant Recep Tayyip Erdogan (à droite) et l'opposant Kemal Kilicdaroglu (à gauche) Tous droits réservés AP Photo
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Par Efi Koutsokosta
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L’UE observe avec attention l’élection présidentielle en Turquie prévue dimanche 14 mai. L’opposant Kemal Kılıçdaroğlu, à la tête d’une alliance de six partis, pourrait l’emporter sur le président sortant Recep Tayyip Erdogan, au pouvoir depuis 20 ans.

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Pour la première fois en 20 ans, l'autorité du président Recep Tayyip Erdogan est contestée en Turquie. L'opposition, unie derrière Kemal Kılıçdaroğlu, promet de restaurer la confiance avec l'UE et l'Occident dans son ensemble. Les 27 suivent donc avec attention le scrutin présidentiel du 14 mai.

Pour certains eurodéputés, cette éventuelle alternance pourrait être l'occasion d'avancer sur l'union douanière et la libéralisation du régime des visas avec Ankara.

"Nous nous trouvons aujourd'hui à un moment très important, un moment historique, où il sera décidé si l'évolution restera problématique pour la démocratie, pour l'État de droit, mais aussi si l'agressivité vis-à-vis des voisins de l'UE, comme la Grèce et Chypre, se poursuivra. Nous entrerons dans une phase où la division entre la Turquie et l'UE sera irréversible", avertit Sergey Lagodinsky (les Verts), président de la délégation UE-Turquie au Parlement européen.

Les analystes s'accordent à dire qu'une victoire de l'opposition serait l'occasion de réorganiser les relations entre l'Union européenne et la Turquie.

Pour appuyer cette possible relance, Ilke Toygur, professeure de géopolitique à l’Université Carlos III de Madrid, souligne trois promesses faites par l’opposition.

"La première est la re-démocratisation et la ré-institutionnalisation, de sorte que la Turquie redevienne une démocratie, rétablisse l'État de droit et s'efforce de garantir les droits et les libertés fondamentales pour tous. Deuxièmement, ils (l’opposition) affirment qu'ils vont récupérer la position occidentale de la Turquie. Enfin, et je pense que c'est également très important pour les relations UE-Turquie, ils commenceront à jouer un rôle constructif dans les affaires régionales de l'Europe élargie et dans un sens multilatéral".

Les relations entre Ankara et l'Otan se sont aussi détériorées ces dernières années. L’attitude de la Turquie à l'égard de la Russie explique ces tensions, mais aussi l'engagement des autorités turques en Libye et en Syrie. Toutefois, même en cas de victoire de l'opposition un revirement rapide n'est pas attendu.

"Certaines des caractéristiques de la Turquie d'aujourd'hui, en particulier le fait qu'elle a accru sa puissance militaire, ne diminueront pas. Elle a une plus grande influence politique qui peut demeurer", explique Marc Pierini, chercheur au Carnegie Europe et ancien ambassadeur de l’UE en Turquie.

Et puis il y a une centrale nucléaire "construite, détenue et exploitée par la Russie. Elle n'est pas encore en service, mais elle le sera, et cela ne va pas disparaître. Donc, quel que soit le candidat au pouvoir, il faudra en tenir compte", ajoute-t-il.

Les observateurs estiment que la stratégie nationale turque en Méditerranée orientale ne devrait pas changer non plus. Toutefois, le dialogue politique pourrait remplacer la rhétorique de menaces employée actuellement par Ankara.

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