La Commission européenne a proposé jeudi la création d'un nouvel organe d'éthique chargé d'établir des normes de conduite au sein des institutions de l'UE dont l'image a été ternie par le scandale des pots-de-vin impliquant des pays tiers comme le Qatar.
Selon les derniers sondages, 60 % des Européens sont mécontents de la manière dont l'UE traite la corruption.
La vice-présidente de la Commission européenne chargée des questions d'État de droit a déclaré à Euronews qu'elle comprenait parfaitement l'opinion des gens et qu'elle tentait de changer le cap.
"Je pense que les gens devraient connaître les règles concernant les voyages, les cadeaux, les déclarations de patrimoine, ce que font les hommes politiques après leur mandat. Je pense que les citoyens ont le droit de voir des normes claires (...) L'organe d'éthique comblera les lacunes. Le toit au-dessus de toutes les institutions et tout le travail sur les normes unifiées se refléteront alors dans le travail de chaque institution", explique Věra Jourová, vice-présidente de la Commission européenne.
Le nouvel organe devraitfixer des normes concernant l'acceptation de cadeaux, l'hospitalité ou les voyages, les rencontres avec des lobbyistes, les intérêts financiers, etc. Cependant, il ne répond pas aux attentes de la société civile car il ne disposera d'aucun pouvoir d'investigation.
"Pour l'instant, il semble que l'organe d'éthique n'aura pas de pouvoir réel. Il serait donc dépourvu de tout pouvoir. Malheureusement, nous estimons qu'il devrait disposer de pouvoirs de sanction et d'enquête, ce qui n'est pas le cas pour l'instant. Je dirais donc qu'il s'agit plutôt d'un tigre de papier", estimeShari Hinds, chargée de mission pour Transparency International.
Le nouvel organe, composé de représentants des institutions et de cinq experts indépendants, s'efforcera d'adopter des normes communes avant les élections européennes de juin 2024.