Anna Ayuso sur le sommet UE-Amérique latine : "Certaines négociations ont duré plus de 20 ans"

Sommet entre l'UE et la Communauté des Etats d’Amérique latine et des Caraïbes (Celac) les 17 et 18 juillet 2023 à Bruxelles.
Sommet entre l'UE et la Communauté des Etats d’Amérique latine et des Caraïbes (Celac) les 17 et 18 juillet 2023 à Bruxelles. Tous droits réservés Francois Walschaerts/Copyright 2023 The AP. All rights reserved.
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Par Stefan GrobeYolaine de Kerchove (traduction)
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Dans l'émission "State of the Union", le journaliste Stefan Grobe revient notamment sur l'important sommet qui s'est tenu cette semaine entre l'UE, l'Amérique latine et les Caraïbes. Il interroge à ce propos Anna Ayuso, chargée de recherche au Centre de Barcelone pour les Affaires internationales.

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Commençons par le sommet lui-même : 60 pays, une réunion gigantesque rarement vue, pas même aux Nations unies. Était-ce le début d'une belle et nouvelle amitié ou plutôt un événement familial distant et ennuyeux auquel vous deviez assister, que vous le vouliez ou non ?

Anna Ayuso :Nous pouvons dire qu'il s'agit d'un nouveau départ. Et ce n'est pas seulement l'image d'une réunion. Le sommet est le moment où tout le monde met les cartes sur la table, et nous pouvons voir sur quelles questions nous pouvons avoir des accords et sur quelles autres nous avons des différences, et ce sont les différences qui prévalent.

Certains pays d'Amérique latine ont mis sur la table des récriminations centenaires sur le colonialisme et l'esclavage. Quelle est l'importance de cette question pour le sous-continent, que certains en Europe considèrent comme une simple distraction ?

Anna Ayuso :Pour beaucoup de gens en Amérique latine, il est important de reconnaître qu'il y a une dette historique. Notre passé a été marqué par des relations asymétriques qui, dans un certain sens, perdurent. Les Latino-Américains ont donc le sentiment que cette asymétrie doit être traitée d'une manière ou d'une autre.

Bien sûr, l'ombre de Vladimir Poutine a plané sur le sommet. Pourquoi Cuba et le Venezuela étaient-ils prêts à critiquer la guerre de la Russie, mais pas le Nicaragua ?

Anna Ayuso :En fait, le Nicaragua a été le seul pays d'Amérique latine à voter contre la résolution de l'Assemblée générale des Nations unies contre la guerre en Ukraine. Ce n'est donc pas nouveau. C'est quelque chose qui s'est déjà produit auparavant. Les autres pays n'ont jamais voté contre la résolution. Cuba, par exemple, s'est abstenu et le Venezuela n'a pas voté parce qu'il n'était pas autorisé à voter à ce moment-là parce qu'il était suspendu.

Enfin, comment voyez-vous la suite des événements ? Y aura-t-il une coopération plus étroite entre l'UE et l'Amérique latine à l'avenir ?

Anna Ayuso :Je veux être optimiste, mais je dois dire qu'il y a aussi beaucoup d'inquiétudes. D'un point de vue positif, l'un des résultats les plus importants du sommet a été l'annonce de la signature des accords d'association avec le Chili et des accords presque définitifs avec le Mexique et le Mercosur. Cet accord est d'autant plus important que les négociations ont duré 20 ans, plus de 20 ans. Il s'agit donc d'une très grande affaire. Et il ne s'agit pas seulement d'accords commerciaux. Il s'agit donc d'une grande, très grande réussite.

Video editor • Vassilis Glynos

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