Wopke Hoekstra et Maroš Šefčovič passent une première étape

Wopke Hoekstra et Maroš Šefčovič
Wopke Hoekstra et Maroš Šefčovič Tous droits réservés European Union 2023
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Par Mared Gwyn Jones
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Cet article a été initialement publié en anglais

La commission de l'environnement du Parlement européen a approuvé mercredi les candidatures de Wopke Hoekstra et de Maroš Šefčovič pour mener l'agenda du Pacte vert, avec un vote final sur leurs nominations attendu jeudi.

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L'approbation du duo a été retardée car ils n’ont pas réussi à obtenir le soutien des deux tiers des eurodéputés de la commission de l’environnement lors de leur audition en début de semaine. Les deux candidats ont dû apporter par écrit pendant la nuit de mardi à mercredi des réponses supplémentaires notamment sur leurs engagements en matière d'objectifs de réduction des émissions de CO2.

Les commissaires désignés ne pourront prendre leurs fonctions que s'ils obtiennent le soutien d'une majorité des 705 membres du Parlement lors d'un vote en session plénière jeudi après-midi.

Wopke Hoekstra, ancien ministre néerlandais des Affaires étrangères, appartient au Parti populaire européen (PPE) de droite, tandis que Maroš Šefčovič fait partie du groupe des Socialistes et Démocrates (S&D) de gauche. Le bras de fer politique autour de leur nomination fait suite à d'âpres luttes intestines sur la politique environnementale entre les deux groupes.

Les deux candidats se partageront les responsabilités héritées du socialiste néerlandais Frans Timmermans, qui a démissionné en août de son poste de vice-président de la Commission européenne pour se présenter aux prochaines élections législatives aux Pays-Bas. Maroš Šefčovič occupera le poste le plus élevé dans le cadre du Pacte vert européen, tandis que Wopke Hoekstra s'occupera de l'élaboration de politiques climatiques spécifiques, notamment la décarbonation et le financement.

Mais un veto politique sur l'un ou l'autre des candidats reste possible, les socialistes néerlandais ont confirmé mercredi qu'ils voteraient contre la nomination de Wopke Hoekstra.

L’eurodéputé Pieter Liese (PPE), a déclaré aux journalistes que son groupe ne bloquerait pas l'approbation de Maroš Šefčovič. "Je l'apprécie, il est plus pragmatique que ne l'était Timmermans. Timmermans était provocateur et non inclusif", a-t-il précisé en faisant allusion à la lutte autour de la loi controversée sur la restauration de la nature.

Réagissant à la décision mercredi, le groupe des Verts au Parlement européen a laissé entendre qu'il ne s'opposerait à aucun des deux candidats, arguant que les engagements écrits soumis par Wopke Hoekstra étaient une "victoire" pour la transition écologique.

L'hésitation de la commission de l'environnement avait fait craindre que leurs nominations ne soient rejetées au premier obstacle, laissant un trou béant dans le leadership climatique de l'Union européenne.

Les deux responsables ont assuré qu'ils "défendraient" l'objectif européen de réduire les émissions de gaz à effet de serre d'au moins 90 % d'ici 2040, un objectif qui n'a pas encore été officiellement proposé par la Commission européenne.

Les liens politiques nationaux de Maroš Šefčovič ont été l'un des points d'achoppement des discussions. Son parti SMER, arrivé en tête lors des élections slovaques du week-end, est dirigé par le populiste pro-russe Robert Fico, qui avait précédemment soutenu la nomination de Maroš Šefčovič au poste de commissaire européens lorsqu’il était déjà Premier ministre.

Les eurodéputés ont demandé au responsable slovaque de leur garantir que l'influence de Robert Fico ne nuirait pas à son engagement de rompre les liens énergétiques de l'UE avec la Russie. La Slovaquie bénéficie actuellement d'une dérogation à une interdiction de grande envergure sur le pétrole russe transporté par voie maritime.

"Il a dit clairement que dans les 27 capitales, il dirait la même chose (sur l'indépendance énergétique vis-à-vis de la Russie), y compris à Bratislava", a expliqué Pascal Canfin (Renew Europe), président de la commission de l'environnement au Parlement européen.

Selon le parlementaire français, Maroš Šefčovič a également apaisé les frustrations des eurodéputés en fournissant un calendrier plus clair pour la conclusion de la législation verte en attente, notamment sur la gestion des forêts, les microplastiques et le bien-être des animaux.

Wopke Hoekstra a répondu positivement à la demande de la commission de l'environnement qui souhaitait une divulgation complète de ses activités de conseil pour le cabinet McKinsey.

Sa nomination au poste de responsable du climat a suscité la controverse, les groupes de défense de l'environnement et les eurodéputés de gauche affirment qu'il n'a pas les compétences requises pour diriger ce dossier. Il a voté contre des lois environnementales importantes au parlement néerlandais et a travaillé auparavant pour le géant du pétrole et du gaz Shell.

Si sa nomination est approuvée jeudi, Wopke Hoekstra représentera l'Union européenne dans les principales négociations internationales sur le climat, notamment lors de la COP28, qui se tiendra à Dubaï.

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