"Il est très positif et réconfortant de voir que le peuple polonais a choisi une autre voie"

L'ancien président du Conseil européen, Donald Tusk, devrait devenir le prochain Premier ministre polonais
L'ancien président du Conseil européen, Donald Tusk, devrait devenir le prochain Premier ministre polonais Tous droits réservés AP Photo
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Par Stefan Grobe
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L’opposition pro-européenne a remporté les élections législatives polonaises. Varsovie devrait donc tourner la page des tensions permanentes avec l’UE. Toutefois, la tâche ne sera pas facile pour le prochain Premier ministre, Donald Tusk.

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C’était un scrutin suivi de près par l’UE. Les électeurs polonais ont décidé de donner une nouvelle direction politique à leur pays. Les élections législatives ont donné une majorité a trois formations pro-européennes. Donald Tusk, ancien président du Conseil européen, semble désormais avoir la voie libre pour devenir le prochain Premier ministre.

Ce résultat marque donc l’échec du gouvernement ultraconservateur sortant du parti Droit et justice (PiS) qui n’a cessé de poser des difficultés à ses partenaires européens.

Pour évoquer et analyser les changements à venir, Euronews a interrogé Katarina Barley, vice-présidente du Parlement européen et ancienne ministre allemande de la Justice.

Euronews :

Donald Tusk a qualifié le résultat des élections de "renaissance de la république polonaise". Qu’en pensez-vous ?

Katarina Barley :

Il n'a pas tort, car l'ancien gouvernement s'était engagé sur la voie de l'autocratie en abolissant l'indépendance du pouvoir judiciaire et en concentrant les médias entre ses mains. Il suivait en quelque sorte la voie tracée par Viktor Orban en Hongrie. Il est très positif et réconfortant de voir que le peuple polonais a choisi une autre voie.

Euronews :

DonaldTusk devra gérer une coalition tripartite. Quel sera son plus grand défi ?

Katarina Barley :

Ce n'est pas seulement une coalition de trois partis, c'est aussi le fait qu'au sein de ces trois partis, il y en a un qui regroupe en quelque sorte un large éventail de politiciens. C'est donc un défi. C'est un véritable défi. L'accent a été mis sur la personne, Donald Tusk, ce que j'ai trouvé un peu inquiétant. Je pense qu'il doit vraiment faire attention à ne pas considérer cela comme un "gouvernement Tusk". Ce n'est pas le cas.

Euronews :

Pensez-vous que la Pologne se conformera pleinement aux règles et aux directives européennes à l'avenir ?

Katarina Barley :

Absolument. Les trois partenaires de la coalition seront très attachés à la démocratie et à l'État de droit. Et tous ont déclaré qu'ils allaient faire reculer ces développements, ces développements autocratiques. Ce ne sera pas facile non plus. S'ils mettent en place les décisions de la Cour de justice de l’UE, ce sera déjà quelque chose.

Euronews :

Est-ce que ce résultat électoral va entraîner une pression sur la Hongrie pour qu'elle se montre plus conciliante ou, au contraire, Victor Orban durcira-t-il le ton à l'égard de Bruxelles ?

Katarina Barley :

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Au moins, il perd son allié le plus proche. Il y a cette procédure de l'article 7 qui peut être appliquée lorsque vous violez constamment l'Etat de droit. Cette procédure est actuellement en vigueur contre la Pologne et la Hongrie, qui se donnent mutuellement le droit de veto, de sorte que rien ne peut vraiment bouger au bout du compte. Et je pense que Viktor Orban n'a plus cette possibilité. Il devra donc faire face à la pression exercée par l'Union européenne pour qu'il se conforme à la législation européenne de son propre chef. Il est difficile de prévoir quel type de comportement cela entraînera comme réaction de sa part.

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