Les dirigeants de l'UE accusent la Russie d'être responsable de la mort de l'opposant Alexeï Navalny

Le leader de l'opposition russe Alexei Navalny, décédé en prison vendredi.
Le leader de l'opposition russe Alexei Navalny, décédé en prison vendredi. Tous droits réservés Alexander Zemlianichenko/Copyright 2021 The AP. All rights reserved
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Par Mared Gwyn Jones
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Cet article a été initialement publié en anglais

Plusieurs dirigeants européens tiennent le Kremlin pour responsable de la mort d'Alexei Navalny.

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Avec la mort d’Alexeï Navalny, c’est l'opposition russe qui est réduite au silence. L’opposant est mort vendredi en prison après des années de persécution politique.

Les dirigeants de l'UE accusent le président russe, Vladimir Poutine, d’être responsable de la disparition d’Alexeï Navalny.

"L'UE tient le régime russe (seul) responsable de cette mort tragique", souligne le président du Conseil européen, Charles Michel, sur le réseau social X, anciennement Twitter.

Ces propos sont repris par Josep Borrell, le chef de la diplomatie de l'UE, qui explique qu’il s’agit là de "la seule responsabilité de Poutine".

"La Russie a pris sa liberté et sa vie, mais pas sa dignité", assure Roberta Metsola, présidente du Parlement européen.

"Alexeï Navalny n'est pas mort en prison, il a été tué par la brutalité du Kremlin et son objectif de réduire l'opposition au silence à tout prix", déclare le président lituanien Gitanas Nausėda.

"La mort d'Alexeï Navalny est un nouveau rappel sombre du régime voyou auquel nous avons affaire et de la raison pour laquelle la Russie et tous les responsables doivent être tenus de répondre de chacun de leurs crimes", écrit Kaja Kallas. La Première ministre estonienne est d'ailleurs "recherchée" depuis le début de semaine par le Kremlin car elle est accusée d'hostilités à "la mémoire historique".

"Le régime de Poutine a emprisonné et torturé à mort l'un des derniers symboles de la démocratie en Russie", résume Evika Silina, Première ministre lettonne.

"J'appelle la Russie à cesser de réprimer l'opposition politique et à libérer tous les prisonniers politiques", ajoute-t-elle.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, se dit "profondément troublée" par la nouvelle de sa mort. "Un sinistre rappel de ce que sont Poutine et son régime", explique-t-elle.

Les hommages affluent de la part des chefs d’Etat et de gouvernement : France, Belgique, République tchèque, Pays-Bas, Allemagne, Pologne, Espagne ou encore Suède.

La plus grande menace pour Poutine décédée

Alexeï Navalny était considéré comme le plus important opposant politique au président russe Vladimir Poutine et comme la plus grande menace pour sa mainmise sur le pouvoir.

Il a reçu en 201 le prix Sakharov du Parlement européen pour la liberté de penser pour sa lutte contre la corruption et les violations des droits de l'Homme en Russie, malgré les menaces du Kremlin et la tentative d’empoisonnement.

C’est sa fille Daria Navalnaya qui avait fait le déplacement pour recevoir la récompense au nom de son père.

En 2020, Alexeï Navalny avait été évacué d'urgence d'un hôpital sibérien vers l'Allemagne, où il a été soigné après avoir été empoisonné par un agent neurotoxique de type novitchok.

Malgré l'apparente tentative d'assassinat par le régime russe, il est retourné en Russie en 2021, où il a été condamné à 19 ans de prison dans une colonie pénitentiaire pour extrémisme.

Un fonctionnaire européen assure que l’opposant avait été "lentement tué" en prison.

Cette mort pourrait entraîner de nouvelles sanctions

Un haut fonctionnaire de l'UE s'exprimant sous le couvert de l'anonymat a expliqué vendredi qu’Alexeï Navalny était une personne "que nous admirons et apprécions beaucoup" et dont l'Union européenne "suivait le combat depuis des années".

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Mais sa mort jette également une lumière sur l'incapacité de l'Union, dans les années qui ont précédé la guerre en Ukraine, à exercer une pression diplomatique suffisante sur la Russie pour qu'elle respecte ses obligations en matière de droits de l'Homme.

En 2021, un an avant le début de l'invasion de l'Ukraine par Moscou, l'UE a imposé des sanctions, notamment des interdictions de voyager et un gel des avoirs des fonctionnaires russes responsables de la détention de l’opposant.

D'autres sanctions ont été imposées aux personnes impliquées dans l'empoisonnement d’Alexeï Navalny.

Sa mort sera évoquée lundi lors de la réunion à Bruxelles des ministres des Affaires étrangères de l'UE.

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