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L'UE confirme l'application immédiate de droits de douane élevés sur les véhicules électriques chinois

La Commission européenne craint qu'en l'absence de droits d'importation, les entreprises de l'UE subissent des pertes irréparables en raison des BEV chinois à bas prix.
La Commission européenne craint qu'en l'absence de droits d'importation, les entreprises de l'UE subissent des pertes irréparables en raison des BEV chinois à bas prix. Tous droits réservés Mark Schiefelbein/Copyright 2019 The AP. All rights reserved.
Tous droits réservés Mark Schiefelbein/Copyright 2019 The AP. All rights reserved.
Par Jorge Liboreiro
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Cet article a été initialement publié en anglais

Bruxelles accuse Pékin de prodiguer à ses constructeurs automobiles d'énormes subventions qui entraînent des prix artificiellement bas et une concurrence déloyale.

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La Commission européenne a confirmé ce qui était dans l'air : des droits de douane élevés seront imposés aux véhicules électriques à batterie fabriqués en Chine à partir du 5 juillet. Cette décision capitale risque de redéfinir les relations avec Pékin et d'entraîner des mesures de rétorsion à l'encontre des producteurs européens.

Cette mesure, annoncée au début du mois de juin, est le résultat d'une enquête approfondie qui a révélé que des subventions étaient injectées dans l'ensemble de la chaîne d'approvisionnement des véhicules électriques produits en Chine. Selon les fonctionnaires, l'argent public a été détecté partout, depuis l'extraction des matières premières nécessaires à la fabrication des batteries jusqu'aux services de transport maritime employés pour acheminer les produits finis vers les côtes européennes.

L'ampleur des subventions permet aux producteurs chinois de proposer leurs véhicules à des prix nettement inférieurs à ceux assemblés dans l'Union européenne, où les coûts de l'énergie et de la main-d'œuvre sont beaucoup plus élevés. L'écart de prix a entraîné une augmentation rapide des importations de voitures électriques fabriqués en Chine : d'une part de marché de 3,9 % en 2020 à 25 % à la fin de 2023, selon la Commission.

Cette vague d'importations à bas prix représente une "menace de préjudice économique" pour les concurrents de l'UE qui pourrait conduire à des pertes insoutenables et mettre en danger plus de 12 millions d'emplois directs et indirects, prévient l'exécutif.

Des droits de douane sont donc nécessaires pour compenser l'avantage accordé par les subventions.

La décision publiée jeudi prévoit des droits différenciés, calculés en fonction de la société mère, du chiffre d'affaires annuel et du montant présumé des subventions reçues. Ils s'ajouteront au taux actuel de 10 %.

  • BYD : 17,4
  • Geely : 19,9
  • SAIC : 37,6 %.
  • Autres producteurs chinois de véhicules électriques ayant coopéré à l'enquête mais n'ayant pas fait l'objet d'un échantillonnage individuel : 20,8 %.
  • Autres producteurs de véhicules électriques en Chine qui n'ont pas coopéré : 37.6%

L'introduction des mesures sera, pour l'instant, provisoire. Les autorités douanières demanderont aux exportateurs chinois des garanties bancaires plutôt que de l'argent liquide, ce qui signifie que les clients finaux ne remarqueront peut-être pas immédiatement un changement dans leur poche.

Les droits de douane resteront en vigueur jusqu'à ce qu'une décision finale soit prise en novembre, décision que les pays pourraient bloquer par une majorité qualifiée contre.

L'Allemagne et la Hongrie font partie des pays susceptibles de s'y opposer, même s'ils ne sont pas assez nombreux pour faire échouer l'initiative (au moins 15 États membres).

Entre-temps, Bruxelles et Pékin discuteront des solutions possibles pour éviter l'introduction permanente de droits de douane.

"Nous continuons à nous engager intensivement avec la Chine dans la recherche d'une solution mutuellement acceptable. Toute issue négociée à notre enquête doit répondre clairement et pleinement aux préoccupations de l'UE et respecter les règles de l'OMC", a déclaré Valdis Dombrovskis, vice-président exécutif de la Commission chargé du commerce, dans un communiqué.

Les espoirs d'une percée sont néanmoins faibles. Pékin a contesté l'enquête sur le fond et sur la forme, la qualifiant d'"acte protectionniste" qui "construit artificiellement et exagère les soi-disant subventions", et a promis de "prendre toutes les mesures nécessaires pour défendre fermement les droits et les intérêts légitimes des entreprises chinoises".

Le mois dernier, le ministère chinois du commerce a lancé une enquête antidumping sur les importations de viande de porc en provenance de l'UE, une démarche largement considérée comme un prélude à des mesures de rétorsion. L'agriculture et l'aviation sont considérées comme les secteurs les plus vulnérables à la colère de Pékin.

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