Alexandre Loukachenko est au pouvoir depuis 30 ans. Au Bélarus, les participants aux manifestations de 2020 sont toujours persécutés. Les représentants de l'opposition ont quitté le pays ou sont en détention.
La décision d'organiser une élection présidentielle a été prise mercredi par la Chambre des représentants du Parlement.
Alexandre Loukachenko, qui dirige le pays depuis 30 ans, n'a pas encore annoncé officiellement son intention de se présenter pour un septième mandat, mais la constitution ne le lui interdit pas et la plupart des observateurs s'accordent à dire qu'il n'a pas l'intention d'abandonner le pouvoir.
La précédente élection d'août 2020 s'est déroulée dans le contexte des plus grandes manifestations de l'histoire du Bélarus indépendant et d'une campagne de répression contre leurs participants et les représentants de l'opposition.
Depuis 2001, la communauté internationale n'a pas reconnu que le processus électoral au Bélarus était libre et équitable.
Selon les données officielles, Alexandre Loukachenko avait reçu le soutien de 80 % des électeurs en 2020. L'UE, les États-Unis et un certain nombre d'autres pays dans le monde n'ont pas reconnu ce résultat.
Svetlana Tikhanovskaïa s'était également présentée à l'élection présidentielle, après le refus par la Commission électorale (CEC) d'inscrire son mari, l'homme politique d'opposition Siarhei Tikhanovski. L'opposition avait estimé que Svetlana Tikhanovskaïa avait obtenu la majorité des voix lors de l'élection.
Une répression sans fard après la présidentielle de 2020
Les partisans de l'opposition ont affirmé que l'élection avait été truquée et que le pouvoir au Bélarus avait été usurpé. Après l'annonce des résultats par la CEC, le pays avait été submergé par une vague de manifestations de masse, qui avaient été brutalement réprimées.
Siarhei Tikhanouski a été arrêté et condamné à 18 ans de prison. Svetlana Tikhanovskaïa a quitté le pays. De nombreux membres du mouvement d'opposition ont également quitté le pays ou ont été emprisonnés.
Depuis lors, la répression n'a pas cessé dans le pays et les activités de l'opposition sont pratiquement interdites. Selon les militants des droits humains, la liste de ceux qui sont réprimés comprend aujourd'hui 1 300 personnes, dont le prix Nobel de la paix 2022 Alès Bialiatski.
A l'annonce de la date de l'élection présidentielle au Bélarus, l'analyste politique et journaliste, Igor Ilyash, a été arrêté. Sa femme Katerina Bakhvalova, également journaliste, a déjà été condamnée à une longue peine de prison et est en détention. Elle a été l'une des premières journalistes arrêtées dans le cadre de la répression qui a débuté en 2020.
L'alliance étroite entre Minsk et Moscou a conduit la Russie à déployer ses armes nucléaires tactiques (TNW) au Bélarus lors de l'invasion de l'Ukraine. Selon les services de renseignement internationaux, les forces armées russes ont lancé des frappes de missiles contre l'Ukraine depuis le territoire bélarusse.