Dans une tournure surprenante, le Parti socialiste a annoncé qu'il ne soutiendrait pas la motion de censure présentée par les autres partis de gauche au sein du NFP.
Le Premier ministre français récemment nommé, François Bayrou, a survécu de manière inattendue à un vote de défiance à l'Assemblée nationale, les députés socialistes et d'extrême droite ayant décidé de ne pas soutenir une motion déposée par le parti de gauche dure La France insoumise (LFI) jeudi.
La motion a été votée par 131 députés, loin des 288 nécessaires.
La motion de censure a été déposée après le discours de politique générale prononcé mardi par François Bayrou, au cours duquel il a présenté la feuille de route du nouveau gouvernement.
Parmi les principales propositions figurent des pourparlers visant à renégocier la très impopulaire réforme des retraites 2023 du président français Emmanuel Macron, ainsi que d'importantes coupes budgétaires destinées à juguler l'explosion du déficit du pays.
M. Bayrou a également promis qu'il ne supprimerait pas 4 000 emplois dans le secteur de l'éducation publique, dans une ultime tentative de convaincre le Parti socialiste de ne pas voter la motion.
Mardi, après le discours de M. Bayrou, le parti de centre-gauche avait menacé de voter contre le nouveau gouvernement du Premier ministre s'il ne recevait pas de garanties supplémentaires.
Et voici que jeudi après-midi, la formation d'Olivier Faure a signalé un revirement.
"Très partagé depuis deux jours sur la possibilité de voter la motion de censure déposée par LFI, des Écologistes et des communistes après le discours de politique générale de François Bayrou, le PS n'exclut pas pour autant de voter la prochaine censure lors du budget", rapporte l'AFP.
La décision des socialistes a provoqué l'ire des autres partis du Nouveau Front Populaire.
Jean-Luc Mélenchon, le leader de La France insoumise, a déclaré sur X (anciennement Twitter) que les socialistes étaient en train de "fracturer" le NFP.
Bien que certains membres du parti d'extrême droite Rassemblement national aient critiqué le discours de M. Bayrou, le député d'extrême droite Jean-Philippe Tanguy a déclaré aux journalistes mardi que le parti jugerait en fonction des "actions" concrètes.
Le gouvernement de M. Bayrou peut vivre un jour de plus, mais les prochaines semaines seront marquées par des difficultés, car le pays n'a toujours pas de plan budgétaire pour 2025.
Le prédécesseur de M. Bayrou, Michel Barnier, a été renversé en décembre en raison de sa proposition de plan budgétaire, les députés d'extrême droite et le NFP ayant décidé de déposer une motion de censure.