Le texte va désormais devoir être adopté par les deux chambres, avec un probable 49.3 dès lundi à l'Assemblée nationale.
Sept députés et sept sénateurs, réunis en commission mixte paritaire (CMP) sont parvenus à un accord sur l'ensemble du projet de loi de finances. Le texte va désormais devoir être adopté par les deux chambres, avec un probable 49.3, dès lundi, à l'Assemblée nationale.
La CPM, composée principalement des membres du "socle commun" de François Bayrou, a pu se passer des votes des représentants de la gauche ni du Rassemblement national d'extrême droite.
"Ce budget n'est pas le nôtre", a déclaré le patron du groupe sociale à l'Assemblée, Boris Vallaud. Son groupe a d'ores et déjà annoncé qu'il "demeurera plus que jamais dans l'opposition de gauche à ce gouvernement de droite".
Selon les informations du Monde, les socialistes ont pourtant dû voter certains amendements avec les macronistes, notamment concernant la baisse des crédits alloués à l'aide médicale d'état (AME*), de crainte qu’in fine la version du Sénat, encore plus dure, s’impose.
Plus tôt, le Parti socialiste avait accepté des négociations avec Matignon et n'avait pas voté, à une très large majorité, la censure après la déclaration de politique générale, le 14 janvier. En échange, François Bayrou a accepté, entre autres, de ne pas supprimer 4 000 postes d'enseignants.
Toutefois, le PS a suspendu les négociations sur le budget lundi soir après que le chef du gouvernement a évoqué sur LCI, un "sentiment de submersion" migratoire que ressentiraient des Français. Une sémantique de l'extrême droite, selon la gauche.
Côté LFI, Éric Coquerel, président de la commission des Finances, a dénoncé, au micro de BFM2, l'œuvre de la CMP, en qualifiant ce budget de "pire" que celui de Michel Barnier.
Bayrou dégainera-t-il son premier 49.3 ?
En cas de recours au passage en force, faute de majorité, le Premier ministre compte sur l'abstention des socialistes, lors de l'examen de la motion de censure, et éventuellement du RN, pour rester à Matignon.
Mais compte tenu des tensions entre les différents groupes politiques, rien n'est garanti.
En décembre 2024, Michel Barnier avait opté pour le 49.3 avant d'être renversé par le Nouveau front populaire et les députés du RN.
La France est dans une impasse politique depuis que le président Emmanuel Macron a dissous l'Assemblée à la suite de la défaite de son parti aux élections européennes de juin 2024. Cet état de paralysie politique pourrait durer au moins jusqu'au mois de juin 2025, date à laquelle le chef de l'État pourra, théoriquement, convoquer de nouvelles élections.
*un dispositif permettant aux étrangers en situation irrégulière de bénéficier d'un accès aux soins