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Les réseaux sociaux sont désormais la principale source d'information des jeunes Européens

Un adolescent sur son ordinateur portable
Un adolescent sur son ordinateur portable Tous droits réservés  Blaine McCartney/AP
Tous droits réservés Blaine McCartney/AP
Par Leticia Batista Cabanas
Publié le
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Un nombre croissant de jeunes Européens se tournent vers les réseaux sociaux comme principale source d'information, des plateformes telles que TikTok, Instagram et YouTube supplentant les médias traditionnels tels que la télévision et la presse écrite.

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C'est officiel : les réseaux sociaux sont désormais la première source d'information pour les jeunes dans l'UE, dépassant la télévision et les médias imprimés et numériques.

Selon la dernière enquête du Parlement européen sur la jeunesse, 42 % des Européens âgés de 16 à 30 ans s'appuient principalement sur des plateformes telles que TikTok, Instagram et YouTube pour accéder à des informations sur la politique et les questions sociales.

Ce changement reflète l'évolution des attitudes à l'égard de la consommation d'informations - qui s'accélère vers un modèle rapide et facilement accessible - et expose les jeunes générations à un risque croissant de désinformation.

Des sources flagrantes de désinformation

Plus les personnes interrogées sont jeunes, plus elles sont susceptibles de dépendre des réseaux sociaux. Le rapport révèle que les adolescents âgés de 16 à 18 ans font davantage confiance à TikTok et à Instagram qu'à toute autre plateforme.

En revanche, les 25-30 ans font beaucoup moins confiance à TikTok (29 % contre 51 % des 16-18 ans) et à Instagram (41 % contre 52 %). Ils préfèrent Facebook, qui est deux fois plus populaire chez eux (36 %) que chez les plus jeunes (17 %).

Toutefois, les répondants âgés de 25 à 30 ans sont toujours plus enclins à s'informer sur les plateformes de presse en ligne (30 %) et à la radio (19 %), contre seulement 21 % et 13 % chez les 16-18 ans, respectivement.

Le PDG de TikTok, Shou Zi Chew, est présent à l'investiture de Donald Trump dans la rotonde du Capitole à Washington, aux États-Unis, le lundi 20 janvier 2025.
Le PDG de TikTok, Shou Zi Chew, est présent à l'investiture de Donald Trump dans la rotonde du Capitole à Washington, aux États-Unis, le lundi 20 janvier 2025. Kevin Lamarque/AP

Il y a de quoi s'inquiéter : une autre enquête, le 2024 Reuters Institute Digital News Report, a révélé que TikTok est une source flagrante de désinformation, 27 % des utilisateurs estimant qu'il est difficile d'identifier un contenu trompeur.

De son côté, Meta, la société mère d'Instagram, a récemment décidé de supprimer son système de vérification des faits en le remplaçant par des notes de la communauté - qui, comme l'a démontré le réseau X d'Elon Musk, sont souvent peu fiables.

Faire confiance aux influenceurs plutôt qu'aux institutions

Les Européens sont conscients des risques et reconnaissent les dangers qui pèsent sur les flux de leurs réseaux sociaux. 76 % des personnes interrogées ont été confrontées à des informations fausses ou trompeuses au cours de la semaine écoulée ; parmi elles, 15 % ont été confrontées à la désinformation "souvent" et 32 % "parfois".

Ils restent néanmoins fidèles aux plateformes sociales, Instagram étant la plus populaire (47 % le préfèrent), suivi de TikTok et de YouTube. Facebook et X sont à la traîne parmi les jeunes générations, tandis que WhatsApp est la principale source d'informations pour 16 % des jeunes utilisateurs.

Le cycle d'information des réseaux sociaux est alimenté par les influenceurs et les médias alternatifs, plutôt que par les organes d'information traditionnels. Il est donc plus difficile pour les utilisateurs de vérifier les faits.

Comme le souligne le rapport, cela diminue également leur confiance dans les institutions politiques : 21 % des jeunes interrogés ont exprimé leur scepticisme à l'égard de l'UE, et 15 % ont admis qu'ils n'avaient pas participé au vote sur l'UE de 2024 en raison d'un manque d'informations.

Parallèlement, ils utilisent de plus en plus les plateformes de réseaux sociaux comme vecteurs d'activisme, au lieu de participer à des manifestations et à des pétitions.

Le problème croissant des contenus trompeurs

En ce qui concerne la politique, les "fake news" et les contenus modifiés (y compris les images et les vidéos créées à l'aide de l'intelligence artificielle) sont de plus en plus utilisés pour influencer l'opinion publique, manipuler les élections et polariser la société.

Une déclaration fabriquée en 2016 affirmait que le pape François avait publiquement soutenu Donald Trump lors de sa première campagne présidentielle, tandis qu'une histoire similaire en 2018 affirmait que Shakira boycottait Israël lors de sa tournée mondiale.

Mais le problème est également psychologique : l'exposition constante à de fausses informations, souvent alarmantes et sensationnalistes, peut accroître l'anxiété, la confusion et la méfiance à l'égard des médias traditionnels. Cette situation accable de nombreux jeunes utilisateurs de réseaux sociaux, les poussant à éviter complètement les informations et encourageant l'ignorance.

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