Deux des trois enfants de Joël Le Scouarnec ont été entendus, mardi, dans le procès de l'ex-chirurgien, jugé par la cour criminelle du Morbihan pour des viols et agressions sexuelles aggravés sur 299 victimes.
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Troisième jour de procès de l'ancien chirurgien Joël Le Scouarnec à la cour criminelle du Morbihan à Vannes. L'ancien chirurgien, âgé de 74 ans, est accusé d'avoir violé et agressé sexuellement 299 victimes, des patientes et patients – la plupart mineurs au moment des faits. Des abus déguisés en actes médicaux commis, pour la plupart, dans entre 1989 et 2014 dans des hôpitaux de l'ouest de la France.
"Ma cliente, entre autres choses, peut espérer que lorsqu'elle sera entendue le 27 mars, la Cour sera en mesure de l'entendre avec toute l'équité requise. Il est incroyablement difficile de témoigner devant un tribunal avec son agresseur à sa gauche. Pouvoir le faire est une victoire en soi. Et ce que je souhaite plus que tout, c'est que cet homme ne conteste rien et qu'il s'excuse" explique Gwendoline Tenier, avocate de l'accusation.
L'ex-femme du chirurgien, qui a comparu devant le tribunal lundi, est accusée d'avoir été au courant des crimes, ce qu'elle nie. Devant les magistrats, celle-ci a affirmé ne jamais avoir eu le moindre soupçon sur la pédocriminalité de son mari, malgré des écrits de ce dernier laissant penser le contraire, et une première condamnation du chirurgien pour détention d'images pédopornographiques en 2005, déjà à Vannes. "Je n'étais pas au courant de ses penchants, de ses poupées. Je n'ai eu connaissance de ses cahiers qu'après son interpellation", assurait elle, début février, à Ouest-France.
"Aujourd'hui, à travers cette lettre, nous entendons les raisons pour lesquelles elle s'est tue. Aujourd'hui, elle doit répondre de son silence" dit Marie, une des victimes.
Deux des trois fils de Joël Le Scouarnec ont également témoigné. Le cadet de la fratrie décrit pour sa part une famille hantée par les silences et les non-dits. "Il y a une personnalité que je ne connais pas de mon père... Ce que je ne peux pas pardonner, c'est ce qu'il a pu faire", dit-il. S'il est reconnu coupable, Joël Le Scouarnec risque jusqu'à 20 ans de prison.