Newsletter Newsletters Events Évènements Podcasts Vidéos Africanews
Loader
Suivez-nous
Publicité

Autriche : les partis centristes concluent un accord de coalition, écartant l'extrême droite

Le chef du Parti populaire autrichien, Christian Stocker, quitte une conférence de presse à Vienne.
Le chef du Parti populaire autrichien, Christian Stocker, quitte une conférence de presse à Vienne. Tous droits réservés  AP Photo/Heinz-Peter Bader
Tous droits réservés AP Photo/Heinz-Peter Bader
Par Tamsin Paternoster & Nina Borowski
Publié le Mis à jour
Partager cet article Discussion
Partager cet article Close Button

Après cinq mois de négociations, une coalition entre l’ÖVP (centre-droit), le SPÖ (centre-gauche) et Neos (libéraux) voit le jour, excluant le FPÖ (extrème-droite) malgré sa victoire électorale.

PUBLICITÉ

Cinq mois après les élections législatives autrichiennes de septembre 2024, un gouvernement de coalition a enfin été formé. Le parti populaire de centre-droit (ÖVP), les sociaux-démocrates de centre-gauche (SPÖ) et le parti libéral Neos ont conclu un accord qui leur permettra de gouverner ensemble.

Ce compromis, inédit dans l’histoire politique autrichienne, sera officiellement présenté jeudi avant d’entrer en vigueur la semaine prochaine, sous réserve de l'approbation par les membres de Neos dimanche.

Un gouvernement sans le FPÖ, malgré sa victoire

L'accord écarte du pouvoir le Parti de la liberté (FPÖ), parti d'extrême droite, et son leader controversé, Hebert Kickl, après cinq mois de négociations, un record.

Lors du scrutin de septembre, la formation d’extrême droite dirigée par Herbert Kickl avait obtenu 28 % des voix, devenant ainsi le premier parti du pays. Elle a cependant été mis à l'écart des négociations initiales de coalition menées par l'ancien chancelier Karl Nehammer, après que Neos a exprimé son désaccord sur la politique économique proposée.

Le FPÖ a ensuite eu l'occasion de mener des négociations de coalition avec l'ÖVP, mais ces négociations ont également échoué après que les deux partis se sont opposés sur des divergences politiques et sur le contrôle de différents ministères. Les membres des deux partis se sont rejeté la responsabilité de l'échec des négociations.

Karl Mahrer, président de l’ÖVP, a justifié cette exclusion en pointant du doigt les positions controversées de Kickl, notamment son euroscepticisme et ses liens présumés avec la Russie. "Je pensais qu'Herbert Kickl avait changé. Ces dernières semaines ont prouvé qu'il représentait toujours un risque pour la sécurité", a-t-il déclaré à la télévision autrichienne.

Un chancelier issu de l’ÖVP, un équilibre fragile

Dans ce nouveau gouvernement, Christian Stocker (ÖVP) prendra la tête du pays en tant que chancelier, tandis qu’Andreas Babler (SPÖ) deviendra vice-chancelier. Les trois partis réunis disposent d’une majorité étroite au Parlement, avec seulement 110 sièges sur 183.

L'ÖVP et le SPÖ ont gouverné l'Autriche dans le cadre de coalitions antérieures ; toutefois, ils ne disposent ensemble que de 92 sièges. Neos dispose de 18 sièges et n'a jamais fait partie d'un gouvernement national auparavant.

Des défis majeurs pour la nouvelle coalition

Le gouvernement centriste devra rapidement s’atteler à plusieurs défis, notamment la gestion du déficit budgétaire et la relance économique. L’Autriche fait face à une inflation persistante et à des tensions sociales croissantes, qui pourraient fragiliser cette alliance inédite.

Le programme du nouveau gouvernement mettrait l'accent sur "le consensus et le pragmatisme", selon les médias locaux.

De son côté, Herbert Kickl qualifie ce gouvernement de "coalition de perdants" et réclame de nouvelles élections, espérant capitaliser sur le mécontentement d’une partie de l’électorat.

La stabilité de cette coalition sera donc mise à l’épreuve dans les mois à venir, tandis que l’extrême droite cherche à renforcer son influence.

Accéder aux raccourcis d'accessibilité
Partager cet article Discussion

À découvrir également

Autriche : les partis centristes sur le point de former une coalition sans l'extrême droite

Autriche : les discussions pour former un nouveau gouvernement ont échoué

Crise politique en Autriche : les pourparlers entre le FPÖ et l'ÖVP au point mort