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L'Europe s'unit derrière l'Ukraine mais appelle au soutien des États-Unis

Le Premier ministre britannique Keir Starmer accueille le sommet des dirigeants européens sur l'Ukraine, à Lancaster House, Londres, le dimanche 2 mars 2025.
Le Premier ministre britannique Keir Starmer accueille le sommet des dirigeants européens sur l'Ukraine, à Lancaster House, Londres, le dimanche 2 mars 2025. Tous droits réservés  AP Photo
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Par Stefan Grobe
Publié le
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Lors d'un sommet à Londres, une quinzaine de dirigeants occidentaux se sont engagés à poursuivre leur soutien militaire à l'Ukraine, deux jours après une rencontre désastreuse entre le président ukrainien Volodymyr Zelensky et le président américain Donald Trump à la Maison Blanche.

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Le Premier ministre britannique Keir Starmer a exhorté dimanche les dirigeants européens à intensifier leurs efforts en matière de défense afin de contribuer non seulement à la paix en Ukraine, mais aussi à la stabilité sur l'ensemble du continent, lors d'un sommet organisé en signe de soutien au président Volodymyr Zelensky.

Il a toutefois précisé que le soutien et l'adhésion des États-Unis étaient essentiels pour que le plan fonctionne.

Deux jours seulement après que Volodymyr Zelensky a écourté sa visite à Washington suite à une vive altercation avec le président américain Donald Trump, le dirigeant ukrainien a été accueilli chaleureusement à Londres par de nombreux chefs d'État européens qui lui ont réitéré leur soutien.

Une quinzaine de dirigeants - parmi lesquels le président français Emmanuel Macron, le Premier ministre polonais Donald Tusk et le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez, mais également le Premier ministre canadien Justin Trudeau et le ministre turc des Affaires étrangères - ont participé au sommet organisé à Lancaster House, dans le centre de Londres, sous le titre "Securing Our Future" (Assurer notre avenir).

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, le président du Conseil européen, António Costa, et le secrétaire général de l'OTAN, Mark Rutte, étaient également présents.

Rapprochement historique entre Washington et Moscou

S'exprimant lors d'une conférence de presse à l'issue du sommet, Keir Starmer a annoncé que les alliés occidentaux de l'Ukraine maintiendraient l'aide militaire afin d'atteindre l'objectif d'une paix durable qui doit garantir la liberté et la souveraineté de l'Ukraine.

Il a également réaffirmé que le Royaume-Uni était prêt à "mettre des bottes sur le terrain et des avions dans les airs" pour défendre l'Ukraine si nécessaire, évoquant une "coalition de volontaires" d'autres pays pour faire de même.

Mais cette initiative doit avoir le soutien ferme des États-Unis, affirme le Premier ministre britannique.

Plusieurs dirigeants occidentaux ont assuré Volodymyr Zelensky de leur soutien après son altercation avec Donald Trump, à Londres, le dimanche 2 mars 2025
Plusieurs dirigeants occidentaux ont assuré Volodymyr Zelensky de leur soutien après son altercation avec Donald Trump, à Londres, le dimanche 2 mars 2025 Justin Tallis/Pool via AP

Le sommet a eu lieu deux jours après une réunion désastreuse dans le bureau ovale de la Maison Blanche, au cours de laquelle le président américain Trump et son vice-président JD Vance ont reproché à Volodymyr Zelensky de ne pas être assez reconnaissant envers les États-Unis.

Le dirigeant ukrainien a pourtant remercié l'administration américaine à de nombreuses reprises - 33 fois depuis le début du conflit, selon CNN - pour son aide face à l'invasion russe.

Ils ont accusé le président ukrainien de manquer de respect après l'avoir exhorté à trouver une solution diplomatique avec la Russie. L'accord sur le développement des ressources minérales de l'Ukraine - dont Kyiv espérait qu'il inciterait Donald Trump à soutenir l'effort de guerre de l'Ukraine et qui était l'un des points majeurs de la visite de Volodymyr Zelensky à Washington - semble désormais compromis.

La réunion a sidéré de nombreux observateurs politiques, qui estiment qu'elle marque un rapprochement historique de Washington avec Moscou, quelques jours après que les États-Unis se sont alignés avec la Russie en votant contre une résolution de l'ONU condamnant la guerre en Ukraine.

Ursula von der Leyen appelle l'Europe à se "préparer au pire"

À l'issue du sommet de dimanche, à Londres, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a déclaré que l'Europe devait placer l'Ukraine en position de force, ce qui implique une résistance économique, énergétique et militaire.

Elle a ensuite évoqué la nécessité de réarmer "d'urgence" l'Union européenne et de déclencher une "poussée" des dépenses de défense pour faire face à la nouvelle situation géopolitique.

"Nous devons vraiment passer à la vitesse supérieure et nous préparer au pire", affirme Ursula von der Leyen, qui a annoncé qu'elle présenterait un plan de défense "complet" aux dirigeants de l'UE lorsqu'ils se réuniront le 6 mars pour un sommet d'urgence à Bruxelles.

Avant le sommet de Lancaster House, Keir Starmer a eu une réunion bilatérale avec la Première ministre italienne, Giorgia Meloni, au 10 Downing Street.

De tous les dirigeants d'Europe occidentale, Giorgia Meloni est sans doute celle qui entretient les meilleures relations avec Donald Trump. Lors de leur entretien, les chefs d'État britannique et italien ont réaffirmé leur soutien à l'Ukraine, convenant que "le Royaume-Uni et l'Italie se tiendront à leurs côtés aussi longtemps qu'il le faudra", selon le communiqué officiel.

Après leur rencontre, Giorgia Meloni a déclaré que l'Italie et le Royaume-Uni pouvaient "construire des ponts" entre l'Europe et les États-Unis pour tenter de réparer un fossé aggravé par la rencontre de vendredi entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky.

La Première ministre italienne Giorgia Meloni et son homologue britannique Keir Starmer, au 10 Downing Street, à Londres, le dimanche 2 mars 2025.
La Première ministre italienne Giorgia Meloni et son homologue britannique Keir Starmer, au 10 Downing Street, à Londres, le dimanche 2 mars 2025. Ben Whitley/Pool via AP

"Je pense qu'il est très, très important que nous évitions le risque de voir l'Occident se diviser. Et je pense que le Royaume-Uni et l'Italie peuvent jouer un rôle important à cet égard", a déclaré la Première ministre italienne, soulignant l'importance de l'unité de l'Occident.

"J'ai proposé une réunion entre les dirigeants américains et européens, car si nous nous divisons, nous serons tous plus faibles. Je suis certaine que nous pouvons faire encore mieux dans des domaines tels que la sécurité, la défense, l'énergie et la lutte contre l'immigration irrégulière et les trafiquants d'êtres humains", a-t-elle poursuivi.

Les États baltes veulent rester "impliqués" dans les négociations

Dans la matinée, Keir Starmer s'est également entretenu avec le président estonien, Alar Karis, la Première ministre lettone, Evika Siliņa, et le président lituanien, Gitanas Nausėda, par liaison vidéo. Il a réitéré sa volonté de parvenir à une paix durable en Ukraine qui garantisse la souveraineté future de ce pays, en s'appuyant sur de solides garanties de sécurité.

Evika Siliņa a souligné qu'il était "crucial" que les trois Etats baltes restent "impliqués" dans le processus diplomatique et a déclaré avoir "reçu la confirmation" que l'article 5 de l'OTAN relatif à la défense collective "reste résolument en vigueur, y compris du côté américain".

Il semble cependant que cette "confirmation" ait été délivrée par Keir Starmer lui-même, qui a rencontré Donald Trump en début de semaine, plutôt que par les États-Unis eux-mêmes.

Le Premier ministre britannique Keir Starmer est accueilli par le président Donald Trump à son arrivée à la Maison Blanche à Washington, le jeudi 27 février 2025.
Le Premier ministre britannique Keir Starmer est accueilli par le président Donald Trump à son arrivée à la Maison Blanche à Washington, le jeudi 27 février 2025. AP Photo/Ben Curtis

Gitanas Nausėda exhorte quant à lui les États-Unis et l'Ukraine à "revenir à la table des négociations, avec les Européens" et approuve l'idée d'une force européenne de maintien de la paix comme "élément possible de garanties de sécurité pour l'Ukraine".

"Nous ne devons pas ménager nos efforts pour maintenir un lien transatlantique fort", affirme le président lituanien.

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