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Le tourisme de masse peut-il vraiment être durable en 2025 ?

Salon du tourisme ITB à Berlin
Salon du tourisme ITB à Berlin Tous droits réservés  Donogh McCabe
Tous droits réservés Donogh McCabe
Par Liv Stroud & Donogh McCabe
Publié le
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Le plus grand sommet du tourisme au monde se tient à Berlin cette semaine. Mais quelles sont les dernières tendances pour 2025 ?

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Le tourisme international devrait encore battre des records en 2025, après avoir retrouvé l’année dernière ses niveaux d’avant la pandémie de COVID-19.

Le secteur du voyage connaît par ailleurs une hausse des réservations à faible impact environnemental, alors que plusieurs pays européens, comme l'Espagne et l'Italie, envisagent d'augmenter les taxes sur le tourisme pour lutter contre le surtourisme.

Mais le changement climatique a également un impact majeur sur les voyages, en particulier dans la région arctique.

Des dizaines de milliers d'acteurs de l'industrie du tourisme sont réunis cette semaine au plus grand salon du tourisme au monde, l'ITB, dans la capitale allemande, Berlin.

Euronews s'est entretenu avec les participants pour savoir quelles seront les tendances de l'industrie en 2025.

Le problème croissant du surtourisme en Europe

Andrea Pasqualotto, chef de produit chez The Italian Outdoor, qui propose des excursions hors des sentiers battus, a déclaré à Euronews que "la durabilité est désormais un énorme problème en raison du nombre de touristes".

Il explique que les Dolomites en particulier connaissent des problèmes car les touristes souhaitent voir les principaux sites de randonnée et se faire photographier devant les célèbres montagnes, en se concentrant sur quelques sentiers de randonnée seulement.

Cette concentration entraîne un manque de logements et de parkings et des difficultés à trouver des places dans les restaurants, ce qui affecte à la fois la population locale et les touristes.

"Ils repartent plus stressés qu'ils ne sont venus", affirme Andrea Pasqualotto.

Des nuages couvrent le Langkofel, une montagne des Dolomites située à 3181 mètres d'altitude, près d'Ortisei Val Gardena dans la province italienne du Tyrol du Sud
Des nuages couvrent le Langkofel, une montagne des Dolomites située à 3181 mètres d'altitude, près d'Ortisei Val Gardena dans la province italienne du Tyrol du Sud AP Photo/Matthias Schrader

Andrea Pasqualotto recommande aux opérateurs touristiques d'arrêter de recommander des sites qui sont déjà surchargés et aux touristes de se tourner vers d'autres sentiers moins populaires.

"Les Dolomites sont une immense région. Vous pouvez donc aller là dans des zones moins fréquentées", indique-t-il.

Certains habitants s'opposent toutefois à cette approche, préférant que les touristes se concentrent dans des endroits précis afin de faciliter les efforts de nettoyage et de mieux protéger la nature.

Le changement climatique dans l'Arctique

Heather Thorkelson, fondatrice de la compagnie de croisières durables Minimal Impact Cruises, voyage dans la région arctique depuis 2007 et constate l'impact du changement climatique sur la fonte des glaces d'année en année.

Elle remarque également un changement des comportements animaux : les ours polaires se rapprochent des terres où il n'y a plus de nourriture à chasser, et les colonies de pingouins de la région antarctique se déplacent vers d'autres endroits.

Heather Thorkelson explique à Euronews qu'elle a fait du voyage responsable l'objectif de sa société pour permettre aux gens "d'aller voir ces animaux dans leur habitat naturel, de se sentir galvanisés pour vouloir les protéger davantage, et aussi d'avoir un impact aussi minime que possible".

Sur cette photo d'archive du 15 juin 2014 publiée par l'U.S. Geological Survey, un ours polaire se sèche après s'être baigné dans la mer des Tchouktches, en Alaska.
Sur cette photo d'archive du 15 juin 2014 publiée par l'U.S. Geological Survey, un ours polaire se sèche après s'être baigné dans la mer des Tchouktches, en Alaska. Brian Battaile/U.S. Geological Survey via AP, File

Selon elle, les touristes prennent le développement durable de plus en plus au sérieux, mais toutes les entreprises qui promettent des voyages durables ne sont pas en mesure de les offrir.

"Si vous regardez les opérateurs, beaucoup d'entre eux ont l'air bien en apparence. Mais si l'on creuse un peu, on s'aperçoit que ce n'est pas très durable. Il y a donc beaucoup de gens qui parlent de durabilité, mais passer à l'acte est une chose différente", explique Heather Thorkelson.

Elle ajoute que de nombreux voyageurs sont préoccupés par l'impact environnemental des croisières et des trajets en avion.

L'exploration locale pourrait-elle être une solution au surtourisme ?

Selon une étude réalisée l'année dernière par l'Organisation mondiale du tourisme des Nations unies, 95 % des touristes n'explorent que 5 % des régions du monde.

Iris Wermescher, directrice du développement commercial chez Komoot, une plateforme de cartographie d'itinéraires de randonnée et de cyclisme, explique que l'entreprise a remarqué une tendance croissante des gens à vouloir "sortir, bouger, rester en forme et prendre soin de leur santé mentale", y compris lors de leurs voyages.

Elle explique à Euronews que la plateforme pourrait être un outil permettant de mieux répartir les visiteurs dans les destinations, "en évitant les points chauds que les gens voient sur Instagram".

Elle ajoute qu'avec le changement climatique, la plateforme peut être très utile pour préparer une randonnée par exemple, car elle fournit des données météorologiques en temps réel. Par ailleurs, si le mauvais temps frappe soudainement, les utilisateurs "reçoivent des notifications leur conseillant de changer d'itinéraire, de chercher un abri ou de retourner dans une zone plus sûre".

Beaucoup de gens ont réalisé ces dernières années "que la randonnée n'était pas un passe-temps démodé", déclare Iris Wermescher.

"Certains font du sport, d'autres disent : "J'ai découvert ça pour me détendre". Après une longue journée de travail, ils peuvent sortir de chez eux et faire de la randonnée ou du vélo pour se détendre", poursuit-elle.

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