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Allemagne : le Bundestag donne son feu vert au "bazooka" de Merz pour la défense

Le chef de l'opposition allemande et président du parti de l'Union chrétienne-démocrate, Friedrich Merz, s'exprime lors d'un débat et d'un vote sur l'assouplissement des règles relatives à la dette du pays, le 18 mars 2025.
Le chef de l'opposition allemande et président du parti de l'Union chrétienne-démocrate, Friedrich Merz, s'exprime lors d'un débat et d'un vote sur l'assouplissement des règles relatives à la dette du pays, le 18 mars 2025. Tous droits réservés  AP Photo
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Par Tamsin Paternoster
Publié le Mis à jour
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Friedrich Merz avait besoin du soutien de la majorité des deux tiers du Parlement pour mettre en œuvre son plan visant à débloquer des milliards d'euros pour les dépenses de défense et d'infrastructure.

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Le Bundestag a adopté mardi un projet de loi historique visant à débloquer un niveau record d'emprunts d'État pour la défense et les infrastructures en modifiant les règles budgétaires inscrites dans la constitution du pays.

Le vote a été adopté par 513 voix, soit plus que les 489 voix requises.

La loi doit encore obtenir une majorité des deux tiers au Bundesrat, la chambre basse de l'Allemagne qui représente les États fédérés, pour devenir une loi.

Ce vote crucial au Bundestag fait suite à des semaines de débats suscités par l'Union chrétienne-démocrate (CDU) de M. Merz et ses futurs partenaires de coalition, les sociaux-démocrates (SPD), qui ont dévoilé des plans visant à débloquer des centaines de milliards de dépenses en assouplissant le "frein à l'endettement" inscrit dans la Constitution allemande.

M. Merz a été confronté à une course tendue pour faire passer la proposition avant la convocation du nouveau Parlement le 25 mars, où les partis d'extrême gauche Die Linke et d'extrême droite Alternative pour l'Allemagne (AfD) auraient la possibilité de bloquer le paquet.

Les Verts étaient initialement réticents à apporter leur soutien au projet de loi, jusqu'à ce que M. Merz leur garantisse, la semaine dernière, que 100 milliards d'euros du fonds spécial seraient consacrés au soutien des mesures de transformation de l'économie en faveur du climat.

Cet accord historique marque un tournant par rapport à des décennies de conservatisme budgétaire. Parmi les propositions, les dépenses de défense supérieures à 1 % du produit intérieur brut de l'Allemagne sont effectivement exemptées du "frein à l'endettement" du pays, qui a été inscrit dans la constitution en 2009.

Un fonds spécial de 500 milliards d'euros sera également créé pour financer des projets d'infrastructure en dehors du budget ordinaire au cours de la prochaine décennie et donnera aux 16 États allemands une marge de manœuvre pour emprunter l'équivalent d'environ 16 milliards d'euros.

M. Merz, qui a fait campagne contre la réforme du frein à l'endettement tout au long de sa carrière, a expliqué que sa volte-face était nécessaire pour répondre à l'évolution du paysage sécuritaire.

"Nos amis de l'UE se tournent vers nous au même titre que nos adversaires et les ennemis de notre ordre démocratique et fondé sur des règles", a déclaré M. Merz mardi avant le vote.

Le ministre de la Défense, Boris Pistorius, a défendu la décision de lever les règles fiscales afin d'investir dans la défense de l'Allemagne, et notamment dans son armée, qui manque cruellement de moyens.

"Notre sécurité ne doit pas être mise en péril par des contraintes budgétaires", a déclaré M. Pistorius, ajoutant que "quiconque hésite aujourd'hui nie la réalité".

Les critiques les plus virulentes émises au Parlement mardi sont venues de l'AfD et du Parti libéral libre démocrate (FDP), ce dernier ayant tenté de faire dérailler le paquet en suggérant un changement de dernière minute.

Les marchés et les économistes aussi conquis

Le marché boursier allemand et l'euro ont réagi positivement avant le vote, qui, selon les experts, a le pouvoir de sortir l'Allemagne de ses deux années de faible croissance économique.

La plupart des économistes sont favorables à l'endettement pour financer les besoins supplémentaires en matière de sécurité et de défense, mais ils ont souligné à plusieurs reprises que le programme d'infrastructures devrait être accompagné, ou remplacé, par des réformes importantes dans d'autres domaines, selon le groupe de réflexion économique Ifo.

Les experts estiment que des réformes de la bureaucratie, des retraites et de l'énergie, ainsi que des mesures visant à remédier à la grave pénurie de main-d'œuvre dans le pays, sont absolument nécessaires.

Le président de l'institut de recherche économique DIW Berlin, Marcel Fratzscher, a répété à Euronews : "Nous avons besoin de réformes de la bureaucratie et de la main d'œuvre dans d'autres domaines pour que de tels investissements puissent être mis en œuvre".

"Le paquet serait un pas très important dans la bonne direction, mais cela ne suffira pas. Nous avons besoin d'une réforme du frein à l'endettement, afin d'intégrer de manière permanente les investissements dans les infrastructures, l'éducation et la défense dans le budget fédéral."

La loi doit encore obtenir une majorité des deux tiers au Bundestag, la chambre basse de l'Allemagne.

La CDU, le SPD et les Verts ont besoin du soutien d'un autre parti pour ratifier la législation.

Sources additionnelles • adaptation : Serge Duchêne

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