Cette évolution, annoncée par Washington mardi, est intervenue après trois jours de discussions à Riyad, en Arabie saoudite.
L'Ukraine et la Russie soutiennent toutes deux une proposition de cessez-le-feu en mer Noire, ont annoncé les États-Unis.
Dans deux déclarations publiées mardi, la Maison Blanche a indiqué que Kyiv et Moscou "se sont mis d'accord pour assurer la sécurité de la navigation, éliminer l'usage de la force et empêcher l'utilisation de navires commerciaux à des fins militaires en mer Noire".
Ce développement intervient après trois jours de discussions entre les États-Unis et les deux belligérants dans la capitale de l'Arabie saoudite, Riyad. Ces réunions n'ont donné lieu à aucune discussion directe entre les responsables ukrainiens et russes.
Dans ses comptes rendus, la Maison Blanche a confirmé que les deux pays avaient également convenu de "développer des mesures" pour "interdire les frappes contre les installations énergétiques".
L'administration Trump a ensuite réaffirmé que "les tueries des deux côtés (...) doivent cesser", ajoutant qu'à cette fin, "les États-Unis continueront à faciliter les négociations entre les deux parties pour parvenir à une résolution pacifique, conformément aux accords conclus à Riyad".
Roustem Oumerov, le ministre ukrainien de la Défense, a clarifié la position de Kyiv sur ses réseaux sociaux mardi après-midi.
Il a souligné que, selon l'Ukraine, "tout déplacement par la Russie de ses navires militaires en dehors de la partie orientale de la mer Noire constituera une violation de l'esprit de cet accord, sera considéré comme une violation de l'engagement d'assurer la sécurité de la navigation en mer Noire et une menace pour la sécurité nationale de l'Ukraine".
Il a ajouté que l'Ukraine exercerait son droit à "l'autodéfense" dans ce cas et a précisé que des discussions devraient encore être menées pour finaliser les détails de cet accord.
La Russie n'a plus d'emprise militaire sur la partie occidentale de la mer Noire depuis les premiers jours de son invasion massive de l'Ukraine, tandis que le corridor roumain offre un passage sûr aux cargos civils.
Selon la marine ukrainienne, 27 des 80 navires de guerre russes présents en mer Noire avant l'invasion ont été endommagés ou détruits depuis le début 2022. Une quinzaine de navires sont en cours de réparation.
Les États-Unis "aideront" la Russie à réintégrer le marché mondial des céréales et des engrais
Par ailleurs, les États-Unis ont fait savoir qu'ils ont l'intention de "contribuer à rétablir l'accès de la Russie au marché mondial pour les exportations de produits agricoles et d'engrais, réduire les coûts de l'assurance maritime et améliorer l'accès aux ports et aux systèmes de paiement pour ces transactions".
Selon un communiqué diffusé par le Kremlin, le cessez-le-feu en mer n'entrera en vigueur qu'après la levée des sanctions contre Rosselkhozbank, banque agricole russe, et "d'autres organisations financières impliquées dans le commerce international de denrées alimentaires et d'engrais". Une levée de restrictions doit concerner, selon Moscou, également les producteurs russes de denrées alimentaires et d'engrais et des navires russes qui en font le commerce.
Différentes interprétations de la signification du cessez-le-feu
L'administration Trump s'est efforcée d'amener les deux parties à signer un cessez-le-feu limité à 30 jours.
Kyiv et Moscou ont accepté le principe de cette proposition la semaine dernière, mais depuis lors, les deux parties ont continué à s'attaquer à l'aide de drones et de missiles.
La Russie et l'Ukraine ont également adopté des interprétations différentes de ce que pourrait être un éventuel cessez-le-feu partiel et ne sont pas d'accord sur le type de cibles qui seraient incluses dans une pause.
Alors que la Maison Blanche a déclaré qu'un cessez-le-feu partiel inclurait la fin des attaques contre toutes sortes d'infrastructures civiles, le Kremlin a assuré que l'accord se limitait à des sites énergétiques.
Le ministre russe des affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a déclaré à la télévision publique russe que les délégations russe et américaine à Riyad avaient discuté "principalement de la sécurité de la navigation dans la mer Noire", un important couloir de navigation sur lequel la Russie et l'Ukraine ont toutes deux des ports et des côtes.
Le chef de la diplomatie russe a également affirmé que Moscou était disposée à reprendre "sous une forme acceptable par tous" un accord conclu en 2022 qui permettait à l'Ukraine d'expédier des céréales via la mer Noire vers des pays d'Afrique, du Moyen-Orient et d'Asie, où la faim croissante constitue une menace et où les prix élevés des denrées alimentaires ont plongé de plus en plus de personnes dans la précarité.
L'accord céréalier a été négocié par les Nations unies et la Turquie à l'été 2022, mais la Russie s'en est retirée l'année suivante, déclarant que ses exigences en matière d'exportations de denrées alimentaires et d'engrais russes n'étaient pas satisfaites.