Depuis deux ans, la marine roumaine s'entraîne à la destruction de mines flottantes, placées par l'Ukraine et la Russie pour protéger leur littoral. En trois ans, plus de 120 mines ont déjà été détectées.
En mer Noire, la marine roumaine teste une nouvelle technologie permettant de détruire les mines flottantes, une première depuis le début de la guerre en Ukraine. Placées par Kiev le long de sa zone côtière et par Moscou le long du littoral occidental de la Crimée, ces mines ont d'abord une visée défensive, mais elles sont pu, avec le temps, dériver.
Ce jour-là, l'alarme de Tuzla, en Bosnie-Herzégovine, retentit. Un objet suspect, qui semble être une mine marine, a été repéré dans les eaux roumaines. Un hélicoptère est alors envoyé sur site. L'équipage à bord de l'hélicoptère naval Puma poursuit sa mission, qui consiste à identifier, classer et neutraliser la menace.
Avec une précision d'exception, les pilotes des forces navales localisent rapidement la zone à risque, transmettent les coordonnées et s'approchent de la cible. Contraints de travailler contre la montre, des plongeurs descendent et installent l'explosif sur la mine flottante. La précision des pilotes dans le positionnement de l'hélicoptère est donc cruciale. La tension est à son maximum alors que les plongeurs attendent d'être récupérés.
120 mines détectées en trois ans
Aux côtés des alliés de l'Otan, l'armée roumaine s'entraîne depuis deux ans pour ces missions visant à sécuriser la navigation commerciale. "Toute procédure nécessitant des explosifs doit faire l'objet d'un grand nombre d'exercices, en raison des risques encourus", explique le Andrei Drimus, lieutenant commandant du régiment de combat, à Euronews.
Et pour cause, Tudor Pătrașcu, plongeur, a multiplié les entraînements. "Je suis plongeur depuis près de dix ans, et pendant neuf de ces années, j'ai toujours participé à des cours de formation", assure-t-il.
Plus de 120 mines flottantes ont été identifiées en mer Noire au cours des trois dernières années. Mais, au total, des centaines, voire des milliers, de mines pourraient avoir été immergées par la Russie et l’Ukraine.
"Avant l'invasion russe, les forces navales ukrainiennes ont réussi à mener à bien l'opération visant à protéger la zone. Mais le nombre de mines flottantes restantes est toujours inconnu", assure l'Amiral Eugen Cojocaru, commandant de la marine roumaine.
Le groupe naval Initiative de lutte contre les mines en mer Noire (MCM Black Sea), qui comprend la Roumanie, la Bulgarie et la Turquie, assure la sécurité du trafic maritime en mer Noire.