Le Premier ministre Pedro Sánchez a récemment déclaré que l'Espagne était responsable de la création de la moitié des nouveaux emplois dans la zone euro, mais est-ce vrai ?
Le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a récemment affirmé que l’Espagne était à l’origine de la moitié des nouveaux emplois créés dans la zone euro.
S’exprimant le 5 juillet devant le comité fédéral du PSOE, son parti de centre-gauche, il s’est félicité des bons chiffres de l’emploi : « Malgré toutes les difficultés internes et externes, l’Espagne avance. Nous contribuons à 40 % de la croissance et à 50 % des nouveaux emplois de la zone euro. »
Mais selon les données d’Eurostat, cette affirmation est exagérée. L’emploi total dans la zone euro est passé de 155,3 à 157,1 millions de personnes entre le premier trimestre 2024 et 2025, soit une hausse d’environ 1,8 million. Sur cette période, l’Espagne a créé 454 000 emplois, soit 25,3 % du total — loin des 50 % annoncés.
Contacté par EuroVerify, le PSOE n’a pas précisé ce que M. Sánchez voulait dire. Il reste cependant que l’Espagne est bel et bien le pays qui a créé le plus d’emplois dans la zone euro sur un an, devant la France (24,5 %), l’Italie (20,5 %), l’Allemagne (11 %) et le Portugal (7 %).
Mais qu'en est-il du taux d'emploi global ?
Bien que l’Espagne soit l’un des principaux créateurs d’emplois dans la zone euro, elle affiche toujours l’un des taux d’emploi les plus faibles de l’UE, selon Eurostat. Son taux s’élève à 66,6 %, contre 63,9 % pour la Grèce, 63 % pour l’Italie et 62,9 % pour la Roumanie.
Ces chiffres comparent le nombre de personnes ayant un emploi à la population en âge de travailler, et non à la population totale.
Selon cette méthode, le taux d’emploi moyen de l’UE était de 75,8 % en 2024. L’Espagne reste en bas du classement avec 71,4 %, devant la Roumanie (69,5 %), la Grèce (69,3 %) et l’Italie (67,1 %).
Les taux les plus élevés reviennent aux Pays-Bas (83,5 %), à Malte (83 %), à la Tchéquie (82,3 %), à la Suède (82 %) et à l’Estonie (81,8 %).
Bien que le taux d’emploi de l’Espagne reste parmi les plus bas de l’UE, son PIB est en forte croissance, surpassant désormais celui de la France, de l’Allemagne et de l’Italie, les principales économies de la zone euro.
Cette dynamique est portée par la hausse de la demande intérieure, le tourisme et la bonne santé du secteur des services, qui représente plus des deux tiers de l’économie espagnole.
Selon Euronews Business, le PIB de l’Espagne a même dépassé celui du Japon, membre du G7. En 2025, le PIB par habitant espagnol atteignait 36 190 dollars, contre 33 960 dollars (29 000 euros) pour le Japon, selon le FMI.