L'Union européenne veut suspendre le régime de libéralisation des visas à la Géorgie. Tbilissi y voit une volonté d'influencer l'opinion publique géorgienne avant les prochaines élections.
L'Europe intensifie sa pression avec le gouvernement géorgien : la Commission européenne s'apprête à envoyer une lettre à de Tbilissi menaçant de suspendre le régime de libéralisation des visas d'ici le 31 août. Cette restriction potentielle a été annoncée mardi lors du Conseil des ministres Affaires étrangères de l'Union européenne. Bruxelles veut que la Géorgie mette fin au "recul des principes démocratiques".
"Jusqu'à présent, nous avons adopté une position selon laquelle nous ne voulons pas nuire au peuple géorgien. La suppression du régime d'exemption de visa a un impact réel sur eux, mais c'est aussi une question de crédibilité pour l'Union européenne" a déclaré la cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas.
Selon Rêve géorgien, le parti actuellement au pouvoir, contrôlé par l'homme d'affaires Bidzina Ivanichvili, l'Union européenne cherche à influencer l'opinion publique géorgienne en vue des élections municipales prévues en octobre prochain.
"Depuis que la guerre entre la Russie et l'Ukraine a éclaté. La Géorgie ne s'est pas soumise à leurs exigences, n'a pas adhéré aux sanctions contre la Russie et n'a pas permis l'ouverture d'un "second front" de guerre contre la Russie dans le pays. L'opposition pro-UE ont été battus lors des élections législatives d'octobre" rétorque Kakha Kaladze, maire de Tbilissi et secrétaire général du parti Rêve géorgien.
Cette suspension potentielle des visas ne font pas l'unanimité à Bruxelle. Certains ministres des Affaires étrangères craignent qu'elle ne se retourne contre l'Europe car 80 % de l'opinion publique géorgienne est pro-européenne.
"Nous pensons que les restrictions devraient être imposées à ceux qui sont responsables de la répression et non au peuple géorgien" estime Radosław Sikorski, ministre polonais des Affaires étrangères.
Les élections législatives de l'automne dernier ont déclenché une vague de manifestations antigouvernementales de plus de six mois en Géorgie. L'Union européenne s'est dit très préoccupée par la vague de répression des autorités géorgiennes à l'encontre de journalistes et de l'opposition. Au moins sept opposants ont été arrêtées au cours des derniers mois.