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Aucune région de France n'est à l'abri de la drogue, avertit l'agence de lutte contre les stupéfiants

Des policiers contrôlent l'entrée d'une école maternelle à l'extérieur de la cité Castellane à Marseille, le 9 février 2015.
Des policiers contrôlent l'entrée d'une école maternelle à l'extérieur de la cité Castellane à Marseille, le 9 février 2015. Tous droits réservés  AP Photo/Claude Paris
Tous droits réservés AP Photo/Claude Paris
Par Oman Al Yahyai
Publié le
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Le rapport publié par l'Office français de lutte contre les stupéfiants (OFAST) indique que le pays a été témoin de 367 meurtres ou tentatives de meurtre liés au trafic de drogue dans 173 villes l'année dernière.

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Selon un rapport de l'Office français de lutte contre les stupéfiants (OFAST), la France est devenue un pays où aucune zone n'est épargnée par la drogue, ce qui suscite des inquiétudes quant à l'ampleur du trafic de cocaïne et à son emprise sur la société française.

Qualifié de "tsunami blanc" par le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau, le rapport met en garde contre une augmentation explosive de la disponibilité de la cocaïne, la qualifiant de "menace existentielle" et de forme de "contre-culture" alimentée par la violence et l'impunité, a rapporté FranceInfo.

Au cours des six premiers mois de 2025, les autorités ont saisi 37,5 tonnes de cocaïne, soit une hausse de 45 % par rapport à la même période en 2024, ce qui constitue un record. Selon l'OFAST, cela témoigne de l'enracinement du trafic de drogue dans le pays.

Pour la seule année 2024, 367 meurtres ou tentatives de meurtre liés à la violence des stupéfiants ont été enregistrés dans 173 villes.

"La prise de contrôle des quartiers alimente la criminalité quotidienne, normalise la violence et l'argent illégal dans le cadre d'une contre-culture croissante, et nuit gravement aux efforts visant à améliorer les villes et à aider les gens à s'intégrer dans la société", indique le rapport.

Le rapport souligne également que certains réseaux de trafiquants sont allés au-delà de l'activité criminelle et ont commencé à exercer un contrôle social sur les communautés.

À Bagnols-sur-Cèze, dans le sud de la France, par exemple, les habitants ont reçu des lettres leur proposant de les aider à faire leurs courses ou à réparer leur maison en échange de leur tolérance à l'égard du trafic de drogue dans leur quartier.

Dans certaines régions, les barons de la drogue ont même pris le pas sur les autorités locales, agissant de facto en tant que dirigeants de leur quartier.

C'est le cas de la DZ Mafia de Marseille, un gang qui a publié l'année dernière une vidéo montrant des hommes masqués, des draps blancs et des armes levées en l'air, en écho aux groupes paramilitaires nationalistes.

L'OFAST a déclaré que le groupe avait pour objectif de saper les institutions publiques, soulignant les attaques récentes contre des prisons et des maisons de détention.

Le rapport décrit également une structure pyramidale au sein du trafic de drogue. Alors qu'environ 200 000 personnes profiteraient d'une manière ou d'une autre de l'économie de la drogue, une poignée de trafiquants de haut niveau dominent les importations de drogue en France, en opérant souvent depuis l'étranger.

Selon l'OFAST, ces individus ont établi des liens directs avec les cartels sud-américains et travaillent si étroitement qu'ils ont formé ce qui ressemble à un "cartel français de la cocaïne".

Au-dessous d'eux se trouvent les distributeurs de niveau intermédiaire, suivis par les revendeurs de rue qui opèrent non seulement dans les 2 700 points de vente connus en France, mais aussi, de plus en plus, par l'intermédiaire de systèmes de livraison ou même d'installations de type Airbnb qui permettent aux clients de récupérer discrètement leur drogue dans des appartements qu'ils louent.

En mars, le ministre français de la Justice, Gérald Darmanin, a annoncé qu'il avait "décidé de frapper fort" contre les trafiquants de drogue les plus dangereux du pays, s'engageant à emprisonner 200 d'entre eux dans deux prisons de haute sécurité d'ici le 15 octobre.

Le ministre, qui a fait de la lutte contre le trafic de drogue une priorité absolue depuis son entrée en fonction en décembre, a déclaré que les installations seraient rénovées pour les rendre "totalement hermétiques".

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