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Pologne : Karol Nawrocki a prêté serment, à quoi ressemblera sa présidence ?

Karol Nawrocki
Karol Nawrocki Tous droits réservés  Czarek Sokolowski/Copyright 2025 The AP. All rights reserved
Tous droits réservés Czarek Sokolowski/Copyright 2025 The AP. All rights reserved
Par Marcelina Burzec & Nathan Joubioux
Publié le
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Inconnu sur la scène internationale, Karol Nawrocki, nouveau président polonais, a de nombreux défis à relever. Il devra notamment gérer la cohabitation avec le gouvernement de Donald Tusk.

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La Pologne a un nouveau président. Ce mercredi 6 août, Karol Nawrocki, soutenu par le parti conservateur Droit et Justice, a prêté serment et entame donc un mandat de cinq ans.

Un quinquennat qui se distinguera sur le plan législatif, selon le Dr Ewa Marciniak, politologue et directrice du Centre de recherche sur l'opinion publique. Karol Nawrocki "annonce qu'il dispose de nombreuses lois toutes prêtes qu'il soumettra à la majorité parlementaire", explique l'experte."Bien entendu, la question se pose de savoir si ces projets de loi sont acceptables, compte tenu de la situation économique et financière dans laquelle se trouve la Pologne."

Ce qui est certain, c'est que le pays prend un virage, car la personnalité du nouveau chef de l'État diffère de celle de son prédécesseur, Andrzej Duda, qui quitte la présidence après dix ans passés au pouvoir (article en polonais).

"Si le président Andrzej Duda peut être décrit comme quelqu'un de doux, le public dit plutôt du président Karol Nawrocki qu'il s'agit d'une personnalité dure, qu'il s'agit d'un homme qui s'efforce d'atteindre ses objectifs, en recueillant le soutien nécessaire parmi les hommes politiques qui forment son entourage administratif", poursuit le Dr Ewa Marciniak.

Andrzej Duda et Karol Nawrocki au palais présidentiel de Varsovie, le 3 juin 2025.
Andrzej Duda et Karol Nawrocki au palais présidentiel de Varsovie, le 3 juin 2025. Czarek Sokolowski/Copyright 2025 The AP. All rights reserved

Nawrocki face au gouvernement Tusk

À quoi va donc ressembler son quinquennat. Pour l'experte, une première réponse sera apportée lors de ses "premières lois" et sa de "première visite officielle". "Ces actes ouvriront la voie et façonneront l'image publique de Karol Nawrocki", poursuit-elle.

Dans tous les cas, il devra travailler en cohabitation avec le gouvernement de Donald Tusk. Un avis que ne partage pas l'ensemble des collègues du Dr Ewa Marciniak. "Certains pensent qu'il n'y aura pas de cohabitation, que nous devrions oublier ce terme, qu'il s'agira d'une bataille permanente pour prendre l'avantage. Qui poussera qui dans ses retranchements, qui gagnera la bataille d'images et la bataille politique", explique-t-elle.

Selon un sondage réalisé par United Surveys pour Wirtualna Polska, la majorité des Polonais estime que le président Karol Nawrocki ne construira pas une coopération harmonieuse avec le gouvernement de Donald Tusk. Le risque de conflit entre les deux hommes forts du pays est inévitable pour 62 % des personnes interrogées. Seules 21 % d'entre eux croient en un futur accord.

Avec Nawrocki, la Pologne prend un virage à droite

Au premier tour, Slawomir Mentzen de Konfederacja, l'un des partis les plus à droite de Pologne, a obtenu 14,81 % des voix. S'il n'a pas participé au second tour, il a fait signer aux deux candidats un document dans lequel il imposait ses conditions avant de donner ses consignes électorales.

Karol Nawrocki a assuré qu'en cas de victoire, il ne signerait aucune loi qui augmenterait les taxes ou les contributions existantes et ne ratifierait aucun traité de l'UE qui affaiblirait la Pologne.

Pour la Dr. Ewa Maricniak, il "a signé ces quelques points sans hésitation et a déclaré qu'il s'y tiendrait et respecterait ces critères", ce qui l'alignerait davantage avec les idées de la Konfederacja.

Avec Karol Nawrocki, la Pologne prend donc un virage à droite qui préoccupe la Dr Ewa Marciniak. Elle se dit "préoccupée" par son orientation politique. "Je ne sais pas dans quelle mesure elle permettra une bonne relation entre l'intérêt national de la Pologne, de l'intérêt de la Pologne en tant que membre de l'Union européenne et de l'intérêt de la Pologne en tant que membre de la communauté mondiale." Elle assure donc que l'aide fournie par le pays à l'Ukraine sera déterminant.

Karol Nawrocki signant la déclaration contenant des demandes importantes pour les électeurs de Slawomir Mentzen.
Karol Nawrocki signant la déclaration contenant des demandes importantes pour les électeurs de Slawomir Mentzen. YouTube/SlawomirMentzen

Mais selon l'experte, il existe une possibilité d'unification de la droite, qui ferait alors bloc contre Donald Tusk.

Un manque d'expérience politique

En revanche, la politologue souligne le manque d'expérience politique de Karol Nawrocki. S'il a été président de l'Institut du souvenir national (IPN) et directeur du musée de la Seconde Guerre mondiale, il s'agissait d'activités administratives.

Mais jusqu'à son élection, il était inconnu au niveau international. "Cette situation initiale dans laquelle il se trouve, ces étiquettes qui lui ont été collées pendant la campagne électorale, laissent penser que ce ne sera pas une tâche facile, parce que les présidents sont généralement des gens qui ont déjà de l'expérience", assure-t-elle.

Pour s'établir sur la scène internationale, Karol Nawrocki pourrait ainsi capitaliser sur sa première visite officielle. Pour la Dr. Ewa Marciniak, elle se fera "au Vatican" ou "aux États-Unis".

Pendant la campagne présidentielle, Nawrocki a été reçu à la Maison Blanche par le président américain Donald Trump. Il a également été soutenu par le candidat d'extrême droite à la présidence roumaine, George Simion.

La confiance et la méfiance

La directrice du Centre de recherche sur l'opinion publique (CBOS), le Dr Ewa Marciniak, souligne que jusqu'à présent, dans de nombreux sondages, Karol Nawrocki est le leader de la confiance du public. "C'est assez rare, car il s'agit d'une cote de popularité très importante et les gens ne savent pas encore tout à fait à quoi il ressemblera", explique l'experte.

"Cette cote montre en effet qu'une partie du peuple polonais se réfère à cette présidence avec un certain espoir. Mais une autre partie, qui avoisine les 35-36 %, se méfie également de Karol Nawrocki. En tant que nouveau président, il devra donc gérer la confiance et la méfiance", conclut-elle.

Video editor • Glogowski Pawel

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