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L'UE va proposer des droits de douane sur le pétrole russe après les injonctions de Donald Trump

La Hongrie et la Slovaquie sont toujours légalement autorisées à acheter du pétrole russe.
La Hongrie et la Slovaquie sont toujours légalement autorisées à acheter du pétrole russe. Tous droits réservés  SERGEI GRITS/AP
Tous droits réservés SERGEI GRITS/AP
Par Jorge Liboreiro & Nathan Joubioux
Publié le
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La Commission européenne travaille sur une nouvelle proposition visant à imposer des droits de douane sur le pétrole russe qui entre encore dans le marché unique via la Hongrie et la Slovaquie, alors que Donald Trump fait de plus en plus pression pour couper tous les liens énergétiques avec Moscou.

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La Commission européenne planche actuellement sur une nouvelle proposition visant à imposer des droits de douane sur le pétrole russe qui continue d’entrer dans le marché unique via la Hongrie et la Slovaquie. L’objectif : augmenter les coûts pour ces deux pays afin d'encourager la recherche de fournisseurs alternatifs.

"Nous présenterons en temps voulu ce que nous avons à l'esprit à ce sujet", a déclaré ce mercredi 24 septembre, Olof Gill, porte-parole adjoint de la Commission, en précisant que l'initiative serait distincte du 19e paquet de sanctions actuellement sur la table.

L'UE a imposé une interdiction totale sur le pétrole brut russe et les produits raffinés en 2022 dans le cadre de son vaste régime de sanctions en réponse à l'invasion massive de l'Ukraine. Cette interdiction a été saluée comme une étape majeure pour mettre fin à la dépendance historique de l'Union à l'égard de Moscou.

Cependant, la Hongrie et la Slovaquie ont obtenu une exemption qui leur a permis de poursuivre leurs achats via l'oléoduc Druzhba. Selon les estimations, ces deux pays reçoivent quelque 100 000 barils par jour de pétrole de l'Oural, un type de pétrole lourd. Cette exemption, qui est censée être temporaire, n'a jamais été réexaminée.

Pressions de Donald Trump

Dans le même temps, Donald Trump intensifie sa rhétorique contre la Russie et appelle à une rupture totale des liens énergétiques avec le Kremlin, accentuant ainsi la pression sur les alliés européens. Le président américain a publiquement appelé à l'arrêt de l'importation pétrole russe afin de serrer la vis et de mettre fin à la guerre en Ukraine.

"La Chine et l'Inde sont les principaux bailleurs de fonds de la guerre en cours en continuant d'acheter du pétrole russe. Mais il est inexcusable que les pays de l'Otan n'aient pas coupé les livraisons de l'énergie russe", a déclaré Donald Trump lors de son discours devant l'Assemblée générale de l'ONU.

Lors de sa visite à New York, Ursula von der Leyen, présidente de la Commission, a tenté de le rassurer en affirmant que l'Otan avait l'intention ce cessez ces achats. "Le président Donald Trump a tout à fait raison. Nous sommes sur le coup. Nous avons déjà réduit massivement l'approvisionnement en gaz de la Russie. Nous nous sommes complètement débarrassés du charbon russe et nous avons également réduit massivement l'approvisionnement en pétrole, mais il y en a encore qui arrivent sur le continent européen", a-t-elle déclaré.

"Nous avons imposé des sanctions aux ports où, par exemple, le gaz naturel liquéfié (GNL) arrive de Russie. Nous voulons imposer des droits de douane sur les livraisons de pétrole qui continuent d'arriver dans l'Union européenne", a également assuré Ursula von der Leyen.

Ursula von der Leyen a rencontré Donald Trump à New York.
Ursula von der Leyen a rencontré Donald Trump à New York. European Union, 2025.

Des difficultés pour la Hongrie et la Slovaquie

La mesure envisagée s’inscrit dans une nouvelle tentative d’accélérer la sortie progressive des combustibles fossiles russes, une ambition que l’Union européenne s’est fixée pour 2027. Jusqu’à présent, Bruxelles a bien instauré des droits de douane sur certaines importations en provenance de Russie, notamment les céréales, mais le secteur de l’énergie est resté, jusqu’ici, exempt de telles taxes.

"Nous devons être plus rapides, car chaque paiement remplit le trésor de guerre de Vladimir Poutine. Cela ne peut pas durer", a insisté Ursula von der Leyen.

La Hongrie et la Slovaquie se sont opposées avec véhémence à cette sortie progressive, estimant qu'elle mettrait en péril leur sécurité énergétique, augmenterait les prix pour les consommateurs et donnerait lieu à des surcoûts importants. Cependant, la campagne de pression de Donald Trump a placé les deux pays dans une position de plus en plus inconfortable et les a forcés à réfléchir à leur dépendance durable.

Dans une interview accordée au Guardian, le ministre hongrois des Affaires étrangères, Péter Szijjártó, a déclaré que l'approvisionnement en pétrole et en gaz était une "question purement physique" qui dépendait des connexions entre le pays et les fournisseurs d'énergie. "Nous ne pouvons pas assurer la sécurité de l'approvisionnement [en produits énergétiques] de notre pays sans les sources de pétrole ou de gaz russes", a-t-il assuré, notant qu'il "comprenait" l'approche de Donald Trump.

"Il peut être préférable d'acheter du pétrole et du gaz ailleurs [qu'en Russie] [...], mais nous ne pouvons acheter que là où nous avons des infrastructures ", a-t-il ajouté. "Et si vous regardez les infrastructures physiques, il est évident que sans les approvisionnements russes, il est impossible d'assurer la sécurité de l'approvisionnement du pays."

Contrairement aux sanctions, qui dépendent de l'unanimité des 27 États membres, les droits de douane doivent être approuvés à la majorité qualifiée, ce qui signifie que les vetos individuels ne s'appliqueront pas.

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