Que se passe-t-il dans l'espace, et qui régule le tout ?

Lancement de la fusée SpaceX Falcon 9 le 5 octobre 2022, transportant le vaisseau Crew5 Dragon, avec 4 astronautes à bord. Prochain arret : la Station spatiale internationale
Lancement de la fusée SpaceX Falcon 9 le 5 octobre 2022, transportant le vaisseau Crew5 Dragon, avec 4 astronautes à bord. Prochain arret : la Station spatiale internationale Tous droits réservés JIM WATSON/AFP
Tous droits réservés JIM WATSON/AFP
Par Heloise Urvoy
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button
Copier/coller le lien embed de la vidéo de l'article :Copy to clipboardLien copié

Beaucoup de choses se passent au-delà de notre stratosphère. Les acteurs publics traditionnels sont rejoints par toujours plus d'acteurs privés, poussant certains experts à recommander davantage de règlementation.

Les lancements spatiaux et autres expéditions robotiques font régulièrement l'actualité. Des milliers de satellites orbitent actuellement autour de la Terre, et leur nombre est en constante augmentation. Tandis que les coût liés à leur lancement et leur entretien ne cessent de baisser, les entreprises privées s'y intéressent de plus en plus.

PUBLICITÉ

"Si deux satellites sont sur le point d'entrer en collision, lequel des deux s'écarte ? Il n'y a pas de règles en la matière" s'inquiète auprès d'Euronews le Dr. Bleddyn Bowen, expert en gouvernance spatiale.

Alors, que se passe-t-il vraiment là-haut, et qui régule le tout ?

La Lune, Mars et au-delà

Des astronautes sont dans l’espace de manière continue depuis 2000. Des équipages venant de 15 pays se relaient dans la Station spatiale internationale, l’ISS. Régulièrement, ils effectuent des sorties dans l’espace, et mènent différentes expériences et missions d’observation afin d'accroître nos connaissances spatiales.

D’ici à la fin de la décennie, les êtres humains devraient être de retour sur la Lune avec la mission Artemis de la NASA

AFP PHOTO/NASA/JPL-CALTECH/ASU/HANDOUT
Paysage martien capturé par le robot Mars Perseverance de la NASA le 25 juillet 2021. On peut y apercevoir le robot Ingenuity Mars Helicopter.AFP PHOTO/NASA/JPL-CALTECH/ASU/HANDOUT

Après y avoir établi une base lunaire, les astronautes pourraient ensuite aller sur Mars, là où aucun être humain n’est encore allé.

Ils rejoindraient les quelques robots qui explorent actuellement la planète rouge, et qui envoient régulièrement des photos et des vidéos depuis là-haut.

En ce moment, un vaisseau spatial voyage pour se rendre encore plus loin dans notre système solaire, et atteindre Jupiter. Le mois dernier, l’Agence spatiale européenne (ESA) a lancé sa sonde Juice. Elle devrait atteindre la région des satellites naturels de la planète gazeuse d’ici à 2031.

Un en particulier, Europe, intéresse les scientifiques : il aurait des caractéristiques similaires à notre planète, ce qui signifie que c’est l’endroit où les probabilités de trouver des traces de vie sont le plus élevées.

AFP PHOTO/NASA/ESA/HUBBLE
La planète Jupiter et sa lune Europe, capturées le 25 aout 2020 par le télescope NASA/ESA HubbleAFP PHOTO/NASA/ESA/HUBBLE

Bien plus proche de nous, environ six mille satellites sont actuellement en orbite autour de la Terre. Ils collectent des données pour les secteurs militaires et scientifiques, et nous aident également dans notre quotidien pour des tâches liées à la communication ou la navigation.

C'est d'ailleurs avec des satellites que le secteur privé est entré dans l'industrie spatiale dans les années 1990. De nos jours, certaines entreprises offrent également leurs services aux agences publiques. Par exemple, les capsules de SpaceX transportent la plupart des astronautes vers l’ISS, puis de retour sur Terre.

Les secteurs privé et public sont complémentaires selon Philippe Willekens, directeur de la communication à l'ESA : "Il ne s'agit pas que de financements. C'est plus une question d'état d'esprit, une question d'approche. C'est lié à la manière dont ces nouveaux acteurs mènent et développent leurs projets spatiaux. C'est une complémentarité parfaite avec le secteur public. En tant que secteur public, nous ne sommes plus seuls désormais". 

Qui régule toute cette activité ?

Le Traité de l’espace de 1967 est la fondation du droit de l’espace au-delà de notre atmosphère. Et, bien qu’elles soient très, très larges, ces lois forment un cadre légal que la plupart des Etats des Nations unies ont signé et ratifié. C’est l’un des traités les plus populaires de l’ONU » explique le Dr. Bowen. 

AFP PHOTO/NASA/NEIL ARMSTRONG
Buzz Aldrin pris en photo sur la Lune en 1969 par Neil Armstrong. Les astronautes ne sont jamais parvenus à défroisser le drapeau, donnant l'impression qu'il flotte dans l'airAFP PHOTO/NASA/NEIL ARMSTRONG

Ces trente dernières années, un nombre croissant d’acteurs privés ont rejoint l’industrie spatiale. Leur activité consiste principalement à placer des satellites en orbite à des fins commerciales. Comme leur coût baisse, leur nombre ne cesse d’accroître. 

Certains experts comme le Dr. Bowen appellent à davantage de régulations. Certaines règles comme celles liées aux priorités n'étaient pas nécessaires dans les années 1960, mais leur absence se fait sentir de nos jours : "Malheureusement, il est déjà arrivé que des agences spatiales aient voulu entrer en contact avec un acteur privé, car ils allaient se rentrer dedans. L'entreprise privée ne répondait pas au téléphone. Il n'y avait aucune réponse. L'agence spatiale gouvernementale a donc déplacé son satellite. Ce sont des problèmes assez sérieux de gouvernance spatiale, et on devrait en voir de plus en plus."

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

L'origine de la vie sur Terre : un échantillon d'astéroïde contient peut-être la réponse

Retour réussi pour les quatre astronautes de Crew-6 de l'ISS

La mission JUICE : l'ESA en quête de vie extraterrestre sur les lunes glacées de Jupiter