La guerre entre Israël et le Hamas s'invite au Web Summit, menacé de boycott

Paddy Cosgrave, PDG et fondateur du Web Summit, s'exprime au centre de la scène lors de l'ouverture de la conférence technologique Web Summit à Lisbonne, le lundi 1er novembre 2021\.
Paddy Cosgrave, PDG et fondateur du Web Summit, s'exprime au centre de la scène lors de l'ouverture de la conférence technologique Web Summit à Lisbonne, le lundi 1er novembre 2021\. Tous droits réservés File- AP Photo/Armando Franca
Tous droits réservés File- AP Photo/Armando Franca
Par Pascale Davies
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button
Cet article a été initialement publié en anglais

Paddy Cosgrave, PDG du Web Summit, s'est depuis excusé pour ses propos sur la guerre entre Israël et le Hamas.

PUBLICITÉ

Plusieurs entreprises technologiques, investisseurs et fondateurs ont annoncé qu'ils ne participeraient pas au Web Summit, l'énorme conférence technologique qui rassemble les leaders mondiaux de l'industrie, après les commentaires de son fondateur sur la guerre entre Israël et le Hamas.

La semaine dernière, Paddy Cosgrave a qualifié de "crimes de guerre" les représailles d'Israël à l'attaque du 7 octobre menée par le groupe militant palestinien Hamas (ndlr: placé sur la liste des organisations terroristes par l'Union européenne) et a comparé sur X (anciennement Twitter) le conflit à la guerre civile en Irlande.

Les utilisateurs des réseaux sociaux ont condamné ses déclarations, et de nombreux fondateurs, investisseurs et conférenciers ont répondu qu'ils ne prendraient plus part à ce sommet mondial des nouvelles technologies à Lisbonne, qui doit accueillir 70 000 personnes sur trois jours, du 13 au 16 novembre 2023.

"Je suis attristé par votre position mal informée. Vous auriez pu adopter une position plus nuancée, condamnant ces atrocités et appelant à la retenue", déclare l'entrepreneur Fintech et ancien cadre de Meta, David Marcus, sur X, ajoutant : "je n'assisterai plus jamais à l'un de vos événements, je ne le sponsoriserai plus et je n'y prendrai plus la parole".

D'autres ont également critiqué le Web Summit qui s'est tenu en février au Qatar.

Keith Rabois, partenaire du Founders Fund et entrepreneur, a affirmé sur X : "je refuserai de travailler avec quiconque prendra la parole lors de cette conférence au Qatar pour le reste de ma carrière".

L'ambassadeur d'Israël au Portugal, Dor Shapira, a annoncé avoir écrit au maire de Lisbonne qu'Israël ne participerait plus à la conférence en raison des déclarations "scandaleuses" de Paddy Cosgrave et a encouragé d'autres entreprises à annuler leur participation.

"Même en ces temps difficiles, il est incapable de mettre de côté ses opinions politiques extrêmes et de dénoncer les activités terroristes du Hamas contre des innocents", écrit-il sur LinkedIn.

Israël est un leader mondial dans les domaines de la technologie et de l'intelligence artificielle (IA). 

Cette situation montre que le secteur technologique israélien n'est pas le seul à vouloir couper les liens commerciaux en raison du conflit.

Monique Woodard, partenaire fondatrice de la société américaine de capital-risque Cake Ventures, a expliqué qu'elle avait annulé sa participation au Web Summit en raison des commentaires de Paddy Cosgrave.

"Cette décision a été difficile à prendre en raison de l'impact qu'elle aura sur les fondateurs, car de nombreux investisseurs du monde entier décideront de ne pas y participer", a écrit Monique Woodard sur X.

Le fondateur du Web Summit a présenté des excuses publiques le 17 octobre.

"À tous ceux qui ont été blessés par mes propos, je présente mes plus sincères excuses. Ce dont nous avons besoin en ce moment, c'est de compassion, et ce n'est pas ce que j'ai fait", écrit Paddy Cosgrave.

"Le Web Summit a une longue histoire de partenariat avec Israël et ses entreprises technologiques, et je regrette profondément que ces amis aient été blessés par ce que j'ai dit. Mon but est et a toujours été d'œuvrer pour la paix".

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

L’UE veut forger ses technologies propres et renforcer sa résilience

Les technologies les plus futuristes s'exposent au GITEX 2022 à Dubaï

Macron favorable à une restriction sur les réseaux sociaux pour les moins de 16 ans