Le Vieux Continent fait face à une vague de grippe hivernale. De l'Espagne à la France et jusqu'en Europe centrale et orientale, l'épidémie se répand.
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Propices aux rassemblements, les fêtes de fin d'année ont servi d'accélérateur à l'épidémie de grippe qui s'est abattue sur l'Europe.
En France, l'accélération de l'épidémie a été observée depuis Noël. Les enfants de moins de 15 ans sont les plus durement touchés, mais toutes les tranches d'âge semblent concernées. Certains hôpitaux ont ouvert des unités spéciales pour recevoir les patients les plus touchés par le virus. La plupart des symptômes les plus graves concernent les patients de plus de 60 ans souffrant de graves difficultés respiratoires.
"Cela faisait longtemps que je n'avais pas vu une épidémie aussi importante", constate le docteur Jean-Luc Leymarie, médecin généraliste en banlieue parisienne. Et de rappeler que "la grippe peut être dangereuse. Dans les petites épidémies, on compte 6 000 décès par an, mais elle peut atteindre 12 000 à 15 000 décès par an."
Comme dans de nombreux hôpitaux français, à Lisieux, en Normandie, des lits supplémentaires ont été installés. "Le service de réanimation a un tiers de patients grippés dans ses lits", précise Olivier Lucidarme, médecin en réanimation : "La majorité des patients qui développent des formes graves de la maladie ne sont malheureusement pas vaccinés."
En Roumanie, l'Institut national de la santé publique indique que plus de 4 100 cas ont été officiellement enregistrés la semaine dernière, soit presque le double de la semaine précédente. Malheureusement, quatre personnes sont décédées des suites de complications. La maladie est très contagieuse et débute soudainement par une forte fièvre, des maux de tête et des douleurs musculaires. Les symptômes sont plus graves que ceux du rhume.
Les cabinets de médecins de famille regorgent de patients présentant des symptômes de grippe.
La plupart des cas sont enregistrés à Bucarest et dans les comtés de Cluj, Brasov, Timis, Galati et Constanta. Les médecins s'attendent à ce que le nombre de cas de grippe soit encore plus élevé à la fin des vacances des enfants. Et de rappeler qu'il n'est pas trop tard pour la vaccination, la méthode de prévention la plus efficace.
Plus de 1,1 million de Roumains ont été vaccinés contre la grippe cette saison. Pour les enfants âgés de 2 à 18 ans, le vaccin contre la grippe est administré par le nez. Les anticorps apparaissent au bout d’environ deux semaines.
En Hongrie, les autorités ont également pris les devant pour endiguer l'épidémie.
Ainsi, à la clinique de Nyergesújfalu, un panneau avertissant d'une interdiction de visite est affiché. A Budapest, le nombre de patients dans la capitale est en constante augmentation, c'est pourquoi le port obligatoire du masque et l'interdiction des visites ont été introduits dans cette clinique notamment. Des exceptions sont toutefois faites dans certains cas.
Depuis fin décembre, les gens ne sont plus autorisés à se rendre au service de médecine interne de l'hôpital de Gyöngyös. Les proches peuvent envoyer un colis aux membres de leur famille, qui sera récupéré par le personnel du service.
De plus en plus d'établissements de santé, comme Győr, Vác et Debrecen, ont renforcé leurs mesures et introduit diverses restrictions en raison de la situation épidémique.
"Je pense que d'ici la seconde moitié de la semaine prochaine, le nombre d'enfants et, bien sûr, d'adultes malades auront augmenté de façon spectaculaire", explique le docteur Melinda Kovács, pédiatre généraliste.
En Espagne, les infections grippales sont en augmentation constante depuis Noël et la plupart des régions signalent une augmentation significative du nombre de cas. La Catalogne et Valence sont déjà en alerte, même si le pire est attendu à partir de la semaine prochaine. Mais d’une manière générale, les hôpitaux et centres de santé ne sont pas aussi saturés que les années précédentes, même s’il est trop tôt pour comparer.
Par précaution, le port du masque est de nouveau obligatoire dans les hôpitaux de trois régions.
Cette année, la grippe la plus répandue jusqu'à présent est la grippe B. Les patients les plus préoccupants sont les personnes âgées.
Toutefois, "nous pensons qu'il est encore possible d'augmenter la prévalence de la vaccination, qui est la meilleure mesure que nous connaissions pour prévenir la grippe", souligne José María Eiros, directeur du Centre national de la grippe.