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L'eau potable contient des microplastiques de taille inférieure au seuil de détection de l'UE

DOSSIER - Une jeune fille boit de l'eau au robinet d'une fontaine publique, 2023.
DOSSIER - Une jeune fille boit de l'eau au robinet d'une fontaine publique, 2023. Tous droits réservés  AP Photo/Paul White, File
Tous droits réservés AP Photo/Paul White, File
Par Lauren Chadwick
Publié le
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Les scientifiques affirment que la plupart des microplastiques trouvés dans l'eau potable sont très fins et donc plus susceptibles de passer de l'intestin humain au sang et aux organes.

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La plupart des microplastiques trouvés dans les échantillons d'eau en bouteille et d'eau du robinet seraient plus petits que 20 microns (μm), selon des chercheurs qui exhortent l'Union européenne à mettre à jour sa limite de détection recommandée pour inclure ces fines particules de plastique.

Les scientifiques ont testé 10 marques différentes d'eau en bouteille et une source d'eau du robinet à Toulouse, en France, avec une nouvelle méthode pour détecter les microplastiques fins inférieurs à 20 μm.

Une récente décision de l'Union européenne de mars 2024 sur la mesure des microplastiques dans l'eau potable la limite aux particules "dont la dimension est comprise entre 20 μm et 5 mm".

Mais les microplastiques plus petits sont plus susceptibles de passer à travers l'intestin dans le sang et les organes, écrivent les chercheurs dans la nouvelle étude publiée dans la revue PLOS Water.

"L'idée de cet article était de prouver qu'il était possible d'analyser les plastiques très fins et les microplastiques et de montrer à l'UE qu'il n'est pas très judicieux de fixer la limite de détection à 20 microns", a déclaré Oskar Hagelskjaer, PDG et fondateur de Microplastic Solution et principal auteur de l'étude.

Selon lui, celle-ci montre qu'il est tout à fait possible d'"analyser cette fraction inférieure à 20 microns, qui est la gamme de taille jugée la plus dangereuse en termes de santé humaine".

L'étude révèle que la grande majorité des microplastiques sont très fins, 98 % de ceux trouvés dans les échantillons ayant un diamètre inférieur à 20 μm, et 94 % un diamètre inférieur à 10 μm.

Un problème omniprésent

Les chercheurs ont trouvé un large éventail de microplastiques dans l'eau en bouteille et dans l'eau du robinet, allant de 19 à 1 154 particules microplastiques par litre.

Les résultats indiquent toutefois que "l'eau en bouteille et l'eau de surface traitée contiennent des concentrations similaires de microplastiques, tandis que l'eau potable provenant de la nappe phréatique serait moins contaminée", écrivent les chercheurs dans l'étude.

Débris de microplastiques échoués à Depoe Bay, dans l'Oregon, aux États-Unis, le 19 janvier 2020.
Débris de microplastiques échoués à Depoe Bay, dans l'Oregon, aux États-Unis, le 19 janvier 2020. Andrew Selsky/Copyright 2020 The AP. Tous droits réservés

La concentration de microplastiques détectée est similaire à celle d'autres sources d'eau potable traitée, mais elle est environ 10 fois plus élevée que celle de l'eau potable provenant des nappes phréatiques au Danemark, ajoutent-ils.

Comme l'explique Oskar Hagelskjaer, les eaux souterraines bénéficient d'une "filtration naturelle" en s'infiltrant dans le sol, tandis que l'eau du robinet à Toulouse provient principalement de la Garonne et passe par un processus de filtration en dix étapes.

Selon le chercheur, ce processus est susceptible d'entraîner une contamination par les microplastiques.

Des questions demeurent

Les scientifiques ont été surpris par l'une des conclusions de l'étude : les échantillons d'eau embouteillée soient conditionnés dans des bouteilles en polyéthylène téréphtalate (PET), mais celui-ci n'est pourtant pas le plus répandu parmi les microplastiques identifiés.

Ce résultat indique que les bouteilles ne sont peut-être pas les principales responsables de la présence de plastiques dans l'eau.

Selon Carney Almroth, on ne sait pas encore exactement quelles conséquences les microplastiques ont pour la santé humaine.

"Ils sont partout. Nous savons que nous en avons dans notre corps", déclare-t-elle, ajoutant qu'"il existe désormais des preuves montrant l'impact de ces expositions sur la santé".

"Il s'agit d'un problème très répandu", ajoute-t-elle. "Il n'y a plus aucun endroit sur la planète qui ne soit pas contaminé".

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