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Exclusif : un test salivaire à domicile mesurant les niveaux d'hormones est désormais certifié comme contraceptif

Une femme utilise la bandelette de test de progestérone d'Inne.
Une femme utilise la bandelette de test de progestérone d'Inne. Tous droits réservés  Inne
Tous droits réservés Inne
Par Gabriela Galvin
Publié le Mis à jour
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Le test, qui utilise la salive pour détecter l'hormone jouant un rôle dans la fertilité, devrait être déployé dans toute l'Europe cette année.

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Ce dispositif sous forme de test salivaire fait partie des méthodes de contraception dites naturelles. Ici, il s’agit de la méthode Ogino du calendrier, qui consiste à éviter les rapports sexuels durant la période de fertilité, pour les femmes ayant des cycles très réguliers, selon l'Assurance Maladie.

Le test salivaire à domicile pourrait être aussi efficace que les pilules contraceptives pour prévenir les grossesses. Il sera bientôt déployé dans toute l'Europe, a appris Euronews Santé.

Ce dispositif de la société berlinoise Inne, spécialisée dans les technologies de santé pour les femmes, est disponible depuis des années en tant que dispositif de suivi de la fertilité conçu pour aider les femmes à augmenter leurs chances de grossesse. Appelé Minilab, il permet de suivre l'évolution de la progestérone, l'hormone sexuelle qui joue un rôle dans la fertilité, grâce aux changements quotidiens dans la salive des utilisatrices.

Désormais, Minilab peut également être utilisé pour prévenir les grossesses, après qu'une petite étude a montré que le dispositif était efficace à 92 %, soit à peu près au même niveau que les pilules contraceptives, mais sans aucun de leurs effets secondaires.

"La progestérone peut être utilisée pour la conception ou la contraception", a déclaré Eirini Rapti, directrice générale et fondatrice d'Inne, lors d'une interview exclusive accordée à Euronews Santé.

Mais "il n'y avait pas de test salivaire fiable" sur le marché, a-t-elle ajouté. Mme Rapti et son équipe ont donc décidé de le créer eux-mêmes.

La British Standards Institution, qui surveille les fabricants de dispositifs médicaux en Europe, a certifié ce mois-ci le Minilab d'Inne, ce qui signifie qu'il peut désormais être vendu en tant que dispositif contraceptif et de suivi de la fertilité.

Inne prévoit de commercialiser le dispositif dans l'Union européenne en septembre, puis au Royaume-Uni.

Le dispositif fait partie de la nouvelle vague d'applications de santé pour les femmes qui ont pris de l'ampleur ces dernières années en intégrant la technologie pour une meilleure prise de conscience de la fertilité, dans le but de rendre ces méthodes contraceptives plus efficaces, plus précises sur le plan scientifique et plus personnalisées.

Les principaux concurrents comme Natural Cycles, qui, en 2017, est devenue la première application contraceptive certifiée de l'UE, s'appuient sur des relevés de température pour suivre les niveaux hormonaux. Mais selon M. Rapti, la salive, en tant que "donnée biologique pure et dure", est plus précise car elle n'est pas affectée, par exemple, par la fièvre ou la transpiration.

En attendant, les analyses de sang sont considérées comme la référence en matière de suivi hormonal, mais certaines recherches affirment que la salive pourrait être une alternative prometteuse car elle est moins chère, plus rapide et peut être effectuée facilement à la maison.

Le dispositif Minilab est relativement facile à utiliser. À peu près à la même heure chaque jour, l'utilisatrice crache dans une bandelette réactive qu'elle insère dans un petit appareil épuré qui mesure sa progestérone.

Ces données sont renvoyées à une application qui apprend à connaître les fluctuations hormonales de l'utilisatrice au fil du temps. Cela lui permet d'identifier sa période de fertilité, c'est-à-dire les quelques six jours par mois où elle a le plus de chances de tomber enceinte.

"Il s'agit d'une technologie similaire aux tests COVID avec anticorps ou aux tests de grossesse", a déclaré Mme. Rapti.

L'étude à l'origine du test reste modeste mais prometteuse

Durant l'étude d'observation de la société berlinoise, plus de 200 femmes en Allemagne ont utilisé le Minilab pendant six mois. On leur a conseillé de ne pas avoir de rapports sexuels non protégés les jours où l'application indiquait qu'elles étaient fertiles, et on leur a demandé de rendre compte de leur activité sexuelle.

Onze femmes sont tombées enceintes, dont deux furent exclues de l'étude pour avoir enfreint les directives données. D'autres ont eu des rapports sexuels non protégés les jours où l'application indiquait un risque élevé de grossesse, a expliqué Mme. Rapti.

"Il n'y a pas eu de cas où notre dispositif a indiqué un mauvais jour d'ovulation ou un mauvais jour fertile", a déclaré Mme. Rapti.

Ces résultats se traduisent par un taux d'efficacité de 92 %, ce qui signifie que si 100 femmes utilisent le Minilab comme contraceptif pendant un an, huit d'entre elles peuvent s'attendre à tomber enceintes.

C'est à peu près la même chose que la pilule contraceptive ou le patch contraceptif, et plus efficace que les préservatifs (82 %). En revanche, il est beaucoup moins efficace que les dispositifs intra-utérins (DIU) non hormonaux, parfois appelés stérilets en cuivre (plus de 99 %).

Notamment, l'étude, qui n'a pas encore été publiée dans une revue universitaire évaluée par des pairs, n'a pas inclus de groupe témoin ou de comparaison, de sorte qu'Inne ne peut pas définitivement prouver que le dispositif est ce qui a empêché la grossesse.

D'autres méthodes de contraception font également l'objet de recherches depuis des décennies, ce qui signifie qu'il peut être difficile de comparer directement les résultats d'Inne.

Mais si les résultats se confirment sur des périodes plus longues et avec des groupes de personnes plus importants, Minilab sera aussi efficace que Natural Cycles, le seul autre contraceptif basé sur une application et qui est déjà disponible sur le marché européen.

Qui devrait utiliser l'application ?

Cette approche ne convient pas non plus à tout le monde. Les femmes ne devraient pas utiliser Minilab si elles ont des cycles menstruels irréguliers ou si elles ont été enceintes ou ont allaité au cours des trois derniers mois, a déclaré la société.

Elle a ajouté que les femmes souhaitant abandonner un contraceptif hormonal, comme la pilule contraceptive ou certains stérilets, devraient attendre au moins deux mois avant de commencer à utiliser Minilab, afin de permettre à leurs hormones de revenir à des niveaux naturels.

Le Minilab compte déjà des milliers d'utilisatrices en Allemagne, en Autriche et en Suisse, a indiqué Mme Rapti.

À terme, elle espère ajouter des tests pour le cortisol, l'hormone du stress, ainsi que pour la testostérone et les vitamines, afin d'aider les femmes à suivre leur état de santé tout au long de leur vie, et pas seulement durant une grossesse.

"Si l'on dispose de trois ou quatre années de données, on pourra vraiment commencer à développer une certaine intelligence", a déclaré Mme Rapti.

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