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Pas d'écrans dans les lieux d'accueil pour les enfants de moins de trois ans

Evalie Mandura, 6 ans, et sa sœur, Elizabeth, 3 ans, jouaent à des jeux éducatifs sur des ordinateurs, le mercredi 29 janvier 2014, à Marion, Indiana.
Evalie Mandura, 6 ans, et sa sœur, Elizabeth, 3 ans, jouaent à des jeux éducatifs sur des ordinateurs, le mercredi 29 janvier 2014, à Marion, Indiana. Tous droits réservés  Jeff Morehead/AP
Tous droits réservés Jeff Morehead/AP
Par Serge Duchêne
Publié le
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Le rapport de la commission d’experts pointait déjà en avril 2024 les risques des écrans pour le développement de l'enfant, comme les troubles du sommeil et de la vision, une sédentarité accrue qui entraîne une prise de poids, ou le développement de pathologies chroniques.

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Dès aujourd'hui, le 3 juillet, les écrans seront interdits aux moins de 3 ans dans tous les lieux d'accueil en France : plus de télé, de smartphone ou de tablette dans les garderies ou les crèches. L’interdiction a fait l’objet d’un arrêté, publié hier au Journal officiel. 

Ce texte met à jour la charte nationale pour l'accueil du jeune enfant qui, dès 2021, indiquait qu’il « n’est pas recommandé de laisser un enfant de moins de trois ans devant un écran (smartphone, tablette, ordinateur, télévision) compte tenu des risques pour son développement ». Maintenant, il est « interdit d’exposer un enfant de moins de trois ans devant un écran (smartphone, tablette, ordinateur, télévision) compte tenu des risques pour son développement. »

La ministre de la Santé et des Solidarités Catherine Vautrin avait fait part mi-juin de sa volonté "d'interdire l'exposition aux écrans" des moins de trois ans "partout, y compris à la maison" bien que les autorités "ne soient pas chez les gens pour le vérifier". Selon elle, c'est une façon "d'insuffler l'idée que ça ne se fait pas", avait alors justifié la ministre, faisant un parallèle avec "l'interdiction de la fessée".

Ces risques ont été précisés dans le rapport de la commission d’experts « Enfants et écrans » en 2024. En relevant qu’une utilisation excessive ou mal encadrée des écrans peut entraîner des troubles du sommeil et de la vision, une sédentarité accrue et, à terme, une prise de poids ou le développement de pathologies chroniques, les scientifiques ont émis 29 propositions directrices, dont, à par l'absence d'écrans avant trois ans, un usage "déconseillé" jusqu'à six ans ainsi qu'une exposition modérée et contrôlée à partir de cet age ; pas de téléphone portable avant onze ans, ou pas de portable avec internet avant treize.

Quant aux réseaux sociaux, le rapport conseillait y interdire l'accès avant quinze ans, et l'autoriser uniquement pour les réseaux sociaux « éthiques » après cet age.

Cette dernière initiative, on l'a vu récemment, a trouvé un écho auprès du chef d'Etat français, Emmanuel Macron prônant une restriction des réseaux sociaux pour les moins de 15 ans.

Le "détox" digital qui a déjà été expérimenté en France dans le cadre du défi "Vingt jours sans écrans", relevé par des dizaines de milliers de jeunes du 13 au 22 mai 2025, qui se sont engagés à ne pas consommer d’écrans de loisirs pour favoriser des temps de partage, de lecture, d’activités physiques ou culturelles.

L'idée de nocivité des écrans et, en particulier, des réseaux sociaux pour les enfants et les ados se fait progressivement chemin : ainsi, le ministère de la Santé des Pays-Bas a récemment recommandé de proscrire l'usage de ces plateformes aux enfants de moins de 15 ans en invoquant leur effets néfastes sur la santé physique et mentale des jeunes.

La sédentarité, étroitement liée avec les écrans, a notamment été pointée de doigt par les médecins : selon un rapport de l'Organisation mondiale de la Santé en 2019, 81 % des adolescents de 11 à 17 ans ne pratiquent pas suffisamment d'activité physique.

La vue, elle, risque aussi de pâtir : à deux ans, les moins de trois ans passent en moyenne 56 minutes par jour sur un écran, et seuls 13,7% des enfants de cet âge n’y sont jamais exposés. A trois ans ce chiffre grimpe à 1 heure et 20 minutes, ce qui n'est pas sans conséquence. "Avant trois ans, les écrans vont retarder le développement du langage, ralentir le développement des capacités visiomotrices et augmenter les troubles attentionnels", rappelle le médecin et journaliste de France Télévisions, docteur Damien Mascret.

Les études convergent : l’exposition précoce aux écrans perturbe l’acquisition du langage, la concentration, le sommeil et les interactions sociales, relève le Journal du Geek. Entre 0 et 3 ans, les enfants développent leur langage et leur pensée par l'imitation, l'interaction et l'exploration sensorielle. En captant passivement leur attention, les écrans privent les enfants de ces interactions, surtout lorsqu'ils sont laissés seuls devant un programme, sans surveillance parentale.

Donc, en France, pour accompagner l'interdiction fraîchement instaurée, la Caisse nationale de l’Assurance maladie adressera aux parents d’enfants de moins de 3 ans une information pédagogique pour rappeler l’interdiction d’exposition aux écrans dans les lieux d’accueil et proposera des repères clairs sur l’usage des écrans selon les âges, à savoir :

  • Avant 3 ans : aucun écran – même allumé en fond sonore.
  • Entre 3 et 6 ans : très occasionnellement, avec un adulte, et pour des contenus adaptés.
  • À tout âge : jamais d’écran pendant les repas, avant de dormir ou pour calmer un enfant. Donner l’exemple : en présence de votre enfant, les autorités françaises conseillent aux parents de réduire aussi leur propre temps d’écran.

Sources additionnelles • gouv.fr, franceinfo, TF1

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