Une étude française laisse entrevoir un réchauffement plus marqué que prévu
Empêcher le thermomètre de s'emballer de manière irréversible, c'était l'objectif de l'Accord de Paris sur le climat. Trois ans et demi après, les engagements pris par les États ne suffisent plus à maintenir le réchauffement sous la barre les 2 °C, et le secrétaire général des Nations Unies, qui a convoqué un sommet pour lundi prochain, sonne l'alarme.
D'autant plus sérieux que les projections s'affinent et s'assombrissent. Une étude de scientifiques français qui contribuera au prochain rapport du GIEC laisse entrevoir une hausse de la température encore plus marquée que prévu.
Selon la projection la plus pessimiste, avec un modèle économique s'appuyant toujours autant sur les énergies fossiles, la hausse mondiale atteindrait les 7 °C en 2100 par rapport à l'ère préindustrielle, 1 °C de plus que dans les prévisions précédentes. Les 2 °C restent atteignables dans un seul scénario, celui d'un changement immédiat et radical.
« Ces scénarios optimistes, la société qui est derrière, c'est une société qui est beaucoup plus sobre en énergie, qui prend des mesures, qui infléchit les courbes des émissions de façon drastique », explique Pascale Braconnot, climatologue au CEA.
La progression des énergies renouvelables y contribue, mais à petits pas. D'après le Bloomberg New Energy Finance (BNEF), en 2018, les renouvelables ont généré près de 13 % de l'électricité mondiale, en évitant l'émission de deux milliards de tonnes d'équivalent CO2. Mais dans le même temps, les émissions liées aux fossiles ont augmenté de près de 2 %, pour atteindre 33 milliards de tonnes.