Les manifestations à Istanbul se sont poursuivies pour le cinquième jour consécutif alors que des milliers de personnes sont descendues dans la rue contre l'arrestation du maire de la ville, Ekrem Imamoğlu. Arrêté mercredi pour des accusations de corruption et de terrorisme, Imamoğlu a nié tout acte répréhensible et a appelé à des manifestations à l'échelle nationale.
Malgré une interdiction gouvernementale des manifestations, de grandes foules se sont rassemblées près de l'Hôtel de Ville, faisant face à une forte présence policière. Des affrontements ont éclaté alors que les policiers utilisaient du gaz lacrymogène contre les manifestants et les journalistes.
Imamoğlu, une figure clé de l'opposition et principal rival du président Recep Tayyip Erdoğan, a été arrêté avec plus de 100 autres personnes. Ses partisans affirment que les accusations sont politiquement motivées, survenant après que le parti au pouvoir d'Erdoğan a subi des revers lors des élections récentes.
Il vient, par ailleurs, d'être désigné comme candidat à la présidentielle de 2028 lors de la primaire de son parti, le Parti républicain du peuple (CHP), ouverte à tous les électeurs. Plus de 15 millions d’électeurs, soit un peu moins d’un électeur turc sur quatre, ont soutenu la candidature d'Imamoğlu.
Les autorités ont fermé des routes et renforcé les mesures de sécurité, mais les manifestations se poursuivent, marquant les plus grandes manifestations en Turquie depuis plus d'une décennie. Selon le ministère de l'Intérieur, plus de mille personnes ont été arrêtées au cours des cinq derniers jours.