Le système d'entrée et de sortie de l'UE (EES) devait entrer en vigueur dans le port de Douvres pour les touristes le samedi 1er novembre. Face aux longs délais et aux files d'attentes provoqués par ce nouveau système, il a été suspendu. Les automobilistes ont obtenu un sursis provisoire.
Les touristes britanniques rejoignant la France en voiture via le port de Douvres obtiennent un petit sursis. Le nouveau système d'entrée/sortie (EES) de l'UE, qui devait être déployé samedi 1er novembre, a été interrompu, ont indiqué les responsables du port.
"Les installations du port de Douvres sont prêtes, mais nous attendons les instructions des autorités françaises pour savoir quand nous les mettrons en service ", a déclaré Doug Bannister, directeur général du port.
Si la procédure a été suspendue pour les personnes circulant en voiture, c'est en raison du temps nécessaire. Actuellement, il faut environ 60 secondes aux autorités portuaires pour traiter chaque véhicule à la frontière. Avec la mise en place de l'EES, les passagers devront descendre de leur véhicule et s'enregistrer à des guichets électroniques dédiés.
Le port de Douvres a déjà prévenu que le traitement pourrait être jusqu'à six fois plus long pour les voitures.
Un système en place en novembre à Douvres
Le nouveau système de contrôle aux frontières de l'UE exige que les empreintes digitales et les photos des ressortissants de pays tiers, y compris les citoyens britanniques, soient prises dans le cadre des efforts visant à renforcer la sécurité au sein de l'Union.
Il est déjà en place pour les passagers traversant la Manche en car, ainsi que pour le fret. Les touristes sont également contrôlés dans les aéroports et aux frontières terrestres de l'espace Schengen, tout comme ceux partant de la gare ferroviaire de St Pancras à Londres et du terminal de Folkestone.
Le système européen d'enregistrement des passagers est mis en place progressivement aux frontières de l'Union européenne afin de donner aux pays le temps de s'assurer que la nouvelle technologie est installée et que les voyageurs sont préparés.
C'est donc le cas de Douvres, qui continue de "travailler en étroite collaboration avec [leur] fournisseur de technologie français et les autorités frontalières en vue de lancer le processus EES pour les passagers des voitures", explique Doug Bannister. "Nous avons demandé un préavis d'au moins deux semaines afin d'avoir le temps d'informer les voyageurs et d'installer la signalisation nécessaire."
Lancement dans la confusion
L'EES, qui a été officiellement lancé le 12 octobre, n'a d'abord été mis en place que dans quelques aéroports de l'UE. La date limite pour qu'il soit pleinement opérationnel est fixée au 10 avril de l'année prochaine.
Surtout, le système a connu des retards et une certaine confusion quant à son fonctionnement.
Avant le lancement officiel de l'EES, Tom Jenkins, directeur de l'association européenne des voyageurs Etoa, évoquait l'incertitude générale qui régnait. "Nous ne recevons aucune information. Tout ce qu'ils [la Communauté européenne et les États membres de l'UE] disent, c'est que le système sera mis en place à partir du 12 octobre, mais on ne sait pas du tout qui s'en chargera", avait-il déclaré.
"C'est un véritable chaos. Ils ne peuvent pas mettre en place un système partiel, ce qu'ils essaient pourtant de faire : commencer les inscriptions, créer des dossiers électroniques même s'ils ne sont pas complets. Ils vont donc enregistrer les personnes et tamponner leur passeport", poursuivait-il.
Une enquête réalisée par Holiday Extras a révélé que 82 % des personnes interrogées ne savaient toujours pas quel serait l'impact de la nouvelle législation européenne sur les voyages, et que 35 % ignoraient que les nouvelles règles étaient entrées en vigueur le 12 octobre.
Près d'un vacancier sur cinq a déjà modifié ou annulé ses projets de voyage, beaucoup s'inquiétant des retards aux frontières. "Le problème est que lorsque des vols arrivent en même temps dans l'un de ces aéroports, il y a déjà un goulot d'étranglement. Cela va encore aggraver le problème", avait déclaré, à la BBC, Julia Lo Bue-Said, directrice générale de l'Advantage Travel Partnership. Elle a ajouté que les voyageurs devraient prévoir trois à quatre heures pour passer les nouveaux contrôles.