Le Pen, père et fille : dernier round ?

Le Pen, père et fille : dernier round ?
Par Raphaele Tavernier avec AFP, AP, Reuters
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Jean-Marie Le Pen est un habitué des provocations et des polémiques qui en découlent. Mais jusqu‘à aujourd’hui sa fille, se contentait de

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Jean-Marie Le Pen est un habitué des provocations et des polémiques qui en découlent. Mais jusqu‘à aujourd’hui sa fille, se contentait de désapprouver avant de laisser les choses se tasser. Les liens du sang, sûrement et/ou l’ambition de succéder au fondateur du Front national à la tête du parti.
Elle y arrive en 2011, soutenue par son père. Marine Le Pen l’emporte très nettement sur son concurrent Bruno Gollnisch avec 67,65 % des voix, à l’issue du vote interne des adhérents. Une victoire sans appel.

Montrer que Marine n’est pas Jean-Marie, devient alors l’objectif de la nouvelle présidente du parti français d’extrême droite. Elle veut dédiaboliser le Front national gangréné par des tensions internes depuis plus de 10 ans.

De violentes tensions qui n’empêchent pourtant pas Jean-Marie Le Pen de se qualifier au second tour du scrutin présidentiel de 2002 face à Jacques Chirac, à la surprise générale.

Mais ses provocations et ses dérapages restent, eux, récurrents. Jean-Marie Le Pen a toujours assumé et réitéré ses propos, comme ceux-ci, lâchés au micro d’un journaliste en 1987 et réaffirmés plus de 20 ans plus tard devant le Parlement européen : “je me suis borné à dire que les chambres à gaz étaient un détail de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale, ce qui est une évidence”.

Ces propos marqueront un premier tournant dans la relation père-fille. Jean-Marie Le Pen a toujours revendiqué une liberté de ton qu’il exerce chaque semaine dans son “Journal de bord”, mais quand il déclare au sujet de plusieurs artistes de confession juive qui menacent de quitter la France s’il est élu, “Oh ben oui ça ne m‘étonne pas, écoutez, on fera une fournée la prochaine fois”, c’en est trop pour la patronne du FN qui condamne aussitôt “une faute politique”. Mais rien ne semble pouvoir arrêter Jean-Marie Le Pen comme le prouve une nouvelle interview accordée à l’hebdomadaire d’extrême droite Rivarol et dans laquelle Le Pen père réitère son admiration pour le Maréchal Pétain.

Jean-Marie Le Pen le dit, pour lui son parti progresse grâce aux polémiques, tandis que sa fille, elle, tente
de polisser encore et encore l’image du FN.

“Quand je parle d’immigration, j’essaie de parler d’immigration. Et d‘éviter de personnaliser à destination des immigrés. Après tout que des gens essaient de venir de pays pauvres dans des pays qu’ils croient riches, mais qui le sont de moins en moins c’est une démarche assez naturelle”, s’applique-t-elle à dire.

Depuis la dernière provocation de Jean-Marie Le Pen dans les colonnes du Rivarol, Marine Le Pen décrit elle-même une “crise sans précédent”. Reste une question, les tensions qui écartèlent le Front national aujourd’hui sont-elles les prémices d’une explosion du parti ?

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