Exclue des cours pour une jupe trop longue, son histoire indigne les internautes

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Par Euronews
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En France, le débat sur la laïcité à l’école a été relancé mardi 28 avril suite à un fait divers survenu dans un collège d’une commune du nord du pays.

Une collégienne de 15 ans de Charleville-Mézières , en Ardennes, a été privée de cours à deux reprises en raison d’une longue jupe noire, jugée comme un signe religieux ostentatoire adopté lors d’une action “revendicatrice” et “concertée” avec d’autres élèves, a indiqué mardi l’Académie de Reims.

« La jeune fille n’a pas été exclue, on lui a demandé de se représenter avec une tenue neutre et son père semble-t-il n’a pas souhaité que l‘élève revienne au collège », a expliqué à l’AFP Patrice Dutot, l’inspecteur académique des Ardennes confirmant une information du journal L’Union-L’Ardennais.


Capture d‘écran de l’article de lardennais.fr

Selon le journal régional, l‘élève de troisième, a été empêchée d’entrer en classe les 16 et 25 avril par la principale de l‘établissement, qui a estimé que sa longue jupe noire était un signe ostentatoire contraire aux principes de laïcité.

« La loi sur la laïcité à l‘école interdit ce port de signes ou tenues par lesquels les élèves manifestent ostensiblement une appartenance religieuse. La poursuite de cette tenue provocante interdira son accueil en classe », a expliqué la principale du collège dans une lettre adressée aux parents de l‘élève.

La collégienne, elle se défend de toute provocation. « Cette jupe n’a vraiment rien de particulier, elle est toute simple, elle n’a rien d’ostentatoire. Il n’y a aucun signe religieux du tout », a-t-elle affirmé dans les colonnes du journal.

« La jeune fille qui porte une tenue avec le voile enlève seulement ce dernier avant d’entrer au collège. Quelques élèves portent également des tenues jugées ostentatoires et nous sommes en train de discuter avec certains parents pour que la charte de laïcité puisse s’exprimer pleinement », a précisé l’inspecteur d’académie.

« Il est parfois difficile de distinguer simplement ce qui relève du port ostentatoire de signes religieux, de la provocation ou de la tentation d‘éprouver les limites des règles communes », explique le Rectorat de l’Académie de Reims dans un communiqué.
« Lorsqu’il s’agit d’actions revendicatrices et concertées d‘élèves, qui font suite à d’autres incidents plus visibles liés par exemple au port du voile, le cadre laïque de l’enseignement doit être fermement rappelé et garanti », a poursuivi le Rectorat.

L’affaire a suscité beaucoup d’attention sur le web.
Le hashtag, « #JePorteMaJupeCommeJeVeux » a été lancé par des internautes sur les réseaux sociaux afin de revendiquer leur indignation.




Le mot clé a également été utilisé par des personnalités politiques et publiques comme la sénatrice centriste Nathalie Goulet ou le journaliste Edwy Plenel.



Selon le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), 130 cas de lycéennes ou collégiennes interdites de cours pour des tenues “jugées”, selon lui, “abusivement ostentatoires”, ont été recensés en 2014.
Début avril, plusieurs jeunes filles ont été refoulées de leur établissement scolaire à Montpellier pour avoir “porté des robes trop longues”, selon une porte-parole du CCIF, interrogée par l’AFP.
« Le port d’une jupe longue n’a rien d’ostentatoire, penser cela tient de l’hystérie collective et dans le climat actuel refuser l’entrée en classe pour cette raison nourrit le rejet de l’autre », a déclaré Abdallah Zekri, président de L’observatoire national contre l’islamophobie.

Si le ministère de l’Education ne sait pas encore exprimé sur le sujet, la marque de la fameuse jupe, elle a profité de ce petit buzz sur son compte Twitter.

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