Fifagate : deux nouvelles inculpations

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Par Euronews
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Un jury new-yorkais a déclaré vendredi coupables deux des trois ex-responsables sud-américains du football accusés d'avoir perçu des millions de dollars de pots-de-vin, après un procès qui a étalé au grand jour la corruption du sport le plus populaire au monde.

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La corruption dans le football et les têtes qui continuent de tomber.

José Maria Marin, ancien patron de la puissante fédération brésilienne de football, et Juan Angel Napout, ancien président de la fédération paraguayenne, ont passé leur première nuit en détention et encourent 10 ans de prison. Accusés d'avoir perçu des millions de dollars de pots-de-vin, ils ont été déclarés coupables vendredi par un tribunal de New York.

Après six jours de délibérations, José Maria Marin, 85 ans, a été déclaré coupable de six des sept chefs d'inculpation contre lui, notamment d'avoir participé à l'organisation de cette corruption, de fraude bancaire et de blanchiment d'argent. Il était accusé d'avoir touché 6,55 millions de dollars de pots-de-vin.

L'ancien président de la fédération paraguayenne et de la confédération sud-américaine Conmebol Juan Angel Napout, 59 ans, a été déclaré coupable de trois des cinq chefs d'inculpation le visant, étant absous de deux chefs de blanchiment. Il était accusé d'avoir perçu 10,5 millions de dollars de pots-de-vin.

"Ma réponse c'est évidemment que nous sommes déçus explique l'avocat de José María Marín, Charles Stillman*. C'est Noël, vous savez. Tout peut arriver. La loi est censée être juste. Le juge a pris une décision et de toute évidence, nous ne sommes pas d'accord avec cette décision, et nous allons réfléchir à ce que nous allons faire ensuite."*

La Fifa a réagi au verdict en affirmant être une "victime" dans cette affaire. "La Fifa va maintenant prendre toutes les mesures nécessaires pour obtenir restitution et récupérer les pertes causées par leur faute," a déclaré un porte-parole.

Le troisième accusé, l'ex-président de la fédération péruvienne** Manuel Burga**, poursuivi pour un seul chef d'inculpation, la conspiration, sera fixé sur son sort la semaine prochaine, les jurés n'étant pas parvenus à prendre une décision.

Le procès a couronné des années de laborieuse enquête internationale par la police fédérale (FBI) et les services fiscaux américains. Ils ont commencé à remonter la trace de cette corruption en 2010, après l'attribution du Mondial-2022 au Qatar au détriment de la candidature américaine.

Les dépositions ont aussi exposé le train de vie luxueux des barons du football mondial, habitués aux boutiques de luxe, aux jets privés et aux palaces de rêve.

Le circuit de paiement des pots-de-vin des responsables sud-américains, détaillé au procès, était complexe : il impliquait une multitude d'intermédiaires ou de sociétés-écran, avec des comptes bancaires aux États-Unis, en Suisse et en Andorre et des marques de voiture comme noms de code pour les bénéficiaires.

Le scandale du "Fifagate" a été révélé en mai 2015, avec l'arrestation à Zurich de sept hauts responsables du football, en marge du congrès de la Fifa. S'il a provoqué la démission de l'ex-président de la Fédération internationale Sepp Blatter, la question de la corruption autour des juteux droits télévisés continue d'ébranler les grands du football.

Au total, la justice américaine a inculpé 42 responsables du football mondial, essentiellement des Sud-Américains mais aussi des Américains comme Chuck Blazer. Cet ex-secrétaire général de la confédération d'Amérique du Nord, d'Amérique centrale et des Caraïbes-- est décédé en juillet après avoir livré de précieuses informations au FBI.

MM. Napout, Marin et Burga étaient les seuls sur le banc des accusés à New York. Les autres ont soit plaidé coupable et attendent leur sentence, soit ont été jugés dans leur pays.

D'autres encore ont réussi à éviter leur extradition aux États-Unis, comme l'ancien vice-président de la Fifa Jack Warner, de Trinité-et-Tobago, ou Marco Polo del Nero, toujours patron de la fédération brésilienne qui vient d'être suspendu pour 90 jours par la justice interne de la Fifa.

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