Yémen: les forces anti-rebelles veulent prendre l'ascendant après l'échec de Genève

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Des forces progouvernementales yéménites, appuyées par une coalition sous commandement saoudien, affirment avoir progressé mercredi dans leurs opérations anti-rebelles autour du port stratégique de Hodeida, quelques jours après l'échec de pourparlers de paix à Genève.

Elles assurent s'être emparées de deux routes clés près de Hodeida (ouest), qui est toujours aux mains des rebelles Houthis, soutenus par l'Iran.

La brigade des "Géants" a pris le contrôle de la route appelée "Kilo 16", principale voie d'approvisionnement reliant Hodeida à plusieurs villes, dont la capitale Sanaa, a déclaré à l'AFP Abdulrahman Saleh Abou Zaraa, chef de cette force anti-rebelle.

Plus tôt, d'autres forces progouvernementales s'étaient emparées de "Kilo 10", une autre route stratégique utilisée par les rebelles près de Hodeida, selon des sources militaires.

La chaîne de télévision rebelle Al-Massirah n'a rien dit sur ces opérations, mais a fait état d'intenses raids aériens de la coalition sur la route "Kilo 16". Dans un tweet, elle a indiqué que sept personnes avaient été tuées et plusieurs blessées.

Selon des sources médicales à Hodeida, 11 personnes ont péri dans les raids aériens, dont des civils qui se trouvaient dans un véhicule.

De son côté, le "ministère de la Défense" des rebelles a affirmé que les Houthis avaient déjoué une attaque près de la route "Kilo 16", faisant état de 50 frappes aériennes.

Ces développements militaires interviennent quelques jours après l'échec de pourparlers de paix qui devaient se tenir à partir du 6 septembre à Genève. La délégation rebelle avait posé des conditions à sa venue et les pourparlers inter-yéménites n'ont finalement pas eu lieu.

- Combats meurtriers -

Le port de Hodeida, sur la mer Rouge, est le principal point d'entrée des importations et de l'aide humanitaire au Yémen.

Il est depuis juin dans la ligne de mire des forces progouvernementales, appuyées principalement par l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis qui considèrent les Houthis comme des "miliciens à la solde de Téhéran".

Dans un tweet mercredi, le ministre d'Etat émirati aux Affaires étrangères Anwar Gargash a affirmé que la "NON VENUE" des Houthis à Genève était "une preuve supplémentaire que la libération de Hodeida est ce qui est nécessaire pour les amener à la raison et à s'engager de manière constructive dans le processus politique".

"Hodeida est le changement nécessaire qui permettra d'assurer la fin de l'agression Houthie", a-t-il dit.

Selon une source militaire yéménite, l'objectif des forces progouvernementales est de couper les voies d'approvisionnement aux rebelles, mais pas de prendre la ville de Hodeida dans l'immédiat.

Dès l'annonce samedi de l'échec des pourparlers à Genève, des experts ont mis en garde contre les risques d'escalade militaire, notamment autour de Hodeida.

Mercredi, des combats ont opposé des forces progouvernementales à des combattants Houthis à l'est et au sud de Hodeida, faisant des dizaines de morts de part et d'autre, selon des sources militaires et médicales.

- Washington avec Ryad -

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Par ailleurs, une manifestation s'est déroulée mercredi devant les bureaux de l'ONU dans la capitale yéménite pour réclamer le transfèrement de blessés Houthis à l'étranger. A la veille des pourparlers de Genève, la délégation rebelle avait exigé en vain de pouvoir emmener des blessés dans son avion.

Depuis leur intervention en 2015, les forces de la coalition sous commandement saoudien cherchent à rétablir le gouvernement reconnu internationalement du président Abd Rabbo Mansour Hadi, réfugié à Ryad.

Les rebelles contrôlent toujours de vastes territoires dans l'ouest et le nord du Yémen, dont la capitale Sanaa.

Alors que de nombreuses bavures ont été attribuées à l'aviation de la coalition, les Etats-Unis sont venus mercredi à la rescousse des Saoudiens et des Emiratis.

Le gouvernement américain a "certifié" au Congrès que l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis, alliés de Washington, prenaient des "mesures manifestes pour réduire le risque" contre les civils, a annoncé le secrétaire d'Etat Mike Pompeo.

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Une loi américaine imposait à l'administration de Donald Trump une telle certification si elle entend maintenir inchangé son soutien logistique à Ryad et Abou Dhabi.

En cas de non-certification, les Etats-Unis n'auraient notamment plus été autorisés à ravitailler les avions saoudiens.

Saluant cette décision, le secrétaire américain à la Défense Jim Mattis a estimé que "les efforts pour réduire le risque de victimes civiles" étaient illustrés par le soutien saoudien et émirati aux "efforts menés par l'ONU" pour "mettre fin à la guerre civile au Yémen".

Le conflit a fait quelque 10.000 morts, en majorité des civils, et provoqué la pire crise humanitaire au monde, selon l'ONU.

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