Inspire Middle East : A la rencontre des jeunes génies Emiratis

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Par Euronews
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Inspire Middle East vous emmène à la rencontre de deux adolescents pas vraiment comme les autres : Adeeb, 14 ans, et sa sœur Dana, 12 ans. Adeeb, ingénieur en herbe, a déjà plusieurs brevets scientifiques à son actif et dirige sa propre société. Dana suit une formation avec la Nasa.

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Cette semaine, Inspire Middle East vous emmène à la rencontre de deux adolescents pas vraiment comme les autres : Adeeb, 14 ans, et sa sœur Dana, 12 ans. Adeeb, ingénieur en herbe, a déjà plusieurs brevets scientifiques à son actif et dirige sa propre société. Dana suit une formation avec la Nasa et publiera son premier livre l'année prochaine.

Les Émirats arabes unis investissent énormément pour leurs étudiants, que ce soit dans les domaines scientifique et technologique, que dans l’ingénierie ou les mathématiques. L’espoir du gouvernement : que ces jeunes Émiratis participent un jour à la conquête spatiale du pays.

Un frère et une sœur sur une autre planète

Alors que la plupart des adolescents veulent passer du temps avec leurs amis, jouer aux jeux vidéo ou surfer sur les réseaux, quelques-uns préfèrent plutôt se plonger dans les livres d’astrophysique…

Adeeb et Dana Alblooshi ne sont pas tout à fait des ados comme les autres. En plus de l’école traditionnelle, ils sont encadrés par de prestigieuses institutions telles que l’Université Khalifa d’Abou Dabi et la Nasa, l’agence spatiale américaine.

Les deux frère et sœur ont même reçu des bourses d’études à vie de la part des membres des familles royales aux Emirats, dont le prince héritier de Dubaï, Hamdan ben Mohammed al-Maktoum, et le vice-premier ministre Saif bin Zayed Al Nahyan d’Abu Dhabi.

Adeeb, dont le prénom signifie "érudit", s’amusait déjà à démanteler ses jouets dès le plus jeune âge.

A 14 ans, il étudie en ce moment pour valider son certificat de fin d’études secondaires, et poursuit notamment des cours d’économie et de psychologie. Le jeune espoir émirati est déjà un ingénieur de talent et un expert en résolution de problèmes. A l’âge de 7 ans, il inventait déjà une prothèse de jambe pour son père et un robot nettoyeur pour sa mère.

Adeeb est également le PDG de sa propre entreprise, qui organise des ateliers de leadership axés sur le partage des connaissances. Après avoir reçu une centaine de récompenses, il est l’un des plus jeunes ambassadeurs de la paix et de l’éducation des Émirats auprès de nombreuses institutions locales et internationales.

Entretien avec Adeeb Alblooshi, ingénieur et PDG à 14 ans

Rebecca McLaughlin-Duane pour Inspire : Jusqu’à ce jour, quelle invention a été la plus importante pour toi et quel brevet scientifique espères-tu voir aboutir sur le marché aux Émirats arabes unis ?

S'il s'agissait uniquement de commerce, je ne gérerais pas les choses comme je le fais actuellement. L’idée est plutôt de rendre les choses accessibles au plus grand nombre afin d'essayer de les aider le plus possible. Je veux essayer de réduire les problèmes des Emiratis.

Cheikh Hamdan, le prince héritier de Dubaï, est depuis longtemps un fervent défenseur de tes études et de tes ambitions. Quel est le meilleur conseil qu'il t’ait donné?

Il est à la fois très simple et très significatif. C’est celui de ne jamais, jamais, jamais abandonner ! C’est quelque chose que je dis beaucoup aux gens parce que c’est important.

Mais ce n’est pas toujours simple non ? D’où te vient cette confiance en toi et cette détermination ?

J’ai envie de me battre pour les personnes qui ont besoin d’aide, qui se trouvent dans des situations compliquées et qui sont désemparées. Ce sont des choses simples.

Tu es actuellement en train de préparer ton certificat de fin d’études secondaires, tu iras ensuite à l’université… Ce serait quoi le métier rêvé pour toi ?

Je pourrais peut-être travailler dans le domaine commercial, peut-être avec le gouvernement. Mes ambitions peuvent encore changer, mais je veux donner tout ce que je peux à mon beau pays.

Ta société, "Future Simulation Center", a trois objectifs : imaginer, créer et inspirer. Tu en es aujourd’hui le PDG, probablement le plus jeune PDG que j’aie jamais interrogé. Alors qu’est-ce qui fait un bon leader d’après toi ?

Un bon leader est quelqu'un qui se battra pour l’intérêt général. Il doit endosser la responsabilité pour tout le groupe, pour toutes les personnes avec lesquelles il travaille. Ça, c’est un bon leader.

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On dit que tu es l’un des adolescents les plus intelligents au monde. Quelle est la chose la plus intelligente que tu connaisses ?

La chose la plus intelligente ? C’est une question difficile…Je crois que ce que j’ai de plus cher, c’est cette capacité à ne pas abandonner, à continuer, à persévérer. Je ne fais rien pour l’argent, la gloire ou la reconnaissance. Ce que je fais, je le fais pour les gens. Et si un jour, tout le monde m’oublie, que personne ne me reconnait, cela ne fait rien.

Entretien avec Dana Alblooshi, sélectionnée par la Nasa à 12 ans

Dana est même la plus jeune Émiratie à avoir intégré une formation à la Nasa. Avec le soutien précieux de ses parents et de son frère, la jeune fille souhaite plus que tout rester une étudiante pionnière pour son pays.

Rebecca McLaughlin-Duane pour Inspire : Ton frère Adeeb t’as inspiré pour poursuivre le chemin académique sur lequel tu te trouves aujourd’hui. Parle moi de votre relation…

Nous sommes extrêmement proches et je dirais qu’il est plus un meilleur ami pour moi, plutôt qu’un frère. Je ne peux même pas décrire à quel point il m’inspire.

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Tu es l’une des plus jeunes personnes à avoir suivi un entraînement avec la Nasa, et ce n’était pas seulement un enseignement théorique. Tu peux me parler d’une de tes mini-missions ?

Une fois, ils ont organisé une sorte de course robotique sous l’eau. On devait vraiment plonger et rester sous l’eau pour y participer. J’avais vraiment peur de cette course, mais j’y suis allée et finalement j’ai gagné !

Je sais qu’à certains moments, notamment avant la période d’examens, tu travailles parfois jusqu’à 13, voire 14 heures par jour. Est-ce que tu ressens parfois de la pression avec un tel rythme d’apprentissage ?

Oui, cela m’arrive. Mais je suis très heureuse d’avoir mon frère dans ces circonstances car il m’aide ! Et il ne me dit pas seulement les bonnes réponses, il s’assure d’abord que j’ai tout compris et après il me dit les réponses.

Et quand tu n’étudies pas, qu’est-ce que tu fais pour te détendre ? Il paraît que tu écris…

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Oui, en fait je vais publier un livre au mois de mars prochain. L’une de mes histoires préférées raconte comment le Cheikh al-Nahyan m’a découverte lors d’un évènement de jeunes talents. A ce moment-là, je lui avais fait la promesse de devenir meilleure qu’Adeeb… Neuf mois plus tard, j’intégrais le programme de la Nasa, et je recevais 11 diplômes et deux médailles d’or. Il était très fier de moi.

Premier camp d'été de la Nasa : les Émirats vers les étoiles

Les scientifiques persans, comme Mohammed al-Kwarizmi, ou encore Naseer al-Din al-Tusi, se sont faits connaître entre le VIIIème et le XIVème siècle, grâce à leurs découvertes historiques sur les mouvements de la Terre.

Depuis, le Moyen Orient rêve de participer à la conquête spatiale et en 1985, le prince saoudien Ben Salman bin Abdulaziz Al Saud est devenu le premier Arabe à voyager dans l’espace, à bord d’une navette américaine.

Alors que certains pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord, comme l’Égypte, envisagent déjà de développer des programmes spatiaux, les Émirats en ont, de leur côté, fait une priorité. Leur aventure spatiale a débuté il y a 4 ans à peine, mais le pays a déjà prévu l’envoi de la première sonde spatiale arabe et sa mise en orbite autour de Mars d’ici 2021.

Deux jeunes Emiratis ont récemment été sélectionnés pour faire partie du programme d’astronautes et espèrent être les premiers Arabes à visiter la Station spatiale internationale en avril prochain.

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Pour des scientifiques en herbe, quoi de mieux qu’étudier l’espace durant les vacances d’été, encadrés par des experts de la Nasa ? Pour la première fois aux Émirats, l’agence spatiale américaine a en effet organisé l’un de ses camps académiques pour les jeunes entre 9 et 18 ans.

L’été dernier, une trentaine de jeunes Émiratis ont ainsi conçu de véritables modèles réduits de fusées, capables de transporter un petit objet et lancés par une combustion imitant l’explosion contrôlée d’une vraie fusée.

"C’est comme un rêve qui devient réalité, construire cette fusée, cela me motive encore plus pour l’avenir. Cela me rend heureux d’en apprendre davantage sur l’espace et d’autres choses", témoigne Ahmed al-Sad, l'un des étudiants qui a participé au camp estival.

Pour se glisser dans la peau des astronautes, les élèves échantillonnent des sandwiches à la crème glacée déshydratés, imaginent des stratégies pour diriger un astromobile martien et découvrent les défis quotidiens des scientifiques de l’espace.

"Je serais tellement heureuse si je parviens à faire atterrir mon vaisseau sur Mars et si quelqu’un fait une grande découverte grâce à mon aide", imagine la jeune Maha al-Muhairi.

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Ce rêve pourrait bien se réaliser un jour, puisque les Émirats ont réaffirmé leur volonté de bâtir une mini-ville et une communauté sur la planète rouge d’ici 2117.

Selon le Dr Jim Rice, astrobiologiste qui a travaillé durant plus de 30 ans pour la Nasa, notamment sur le "rover Opportunity" envoyé sur Mars, les élèves émiratis sont sur le bon chemin :

"Je leur explique que les voyages dans l’espace sont dangereux, il y a des échecs bien sûr mais vous ne pouvez pas abandonner. C’est le genre de leçon qui leur servira dans leur vie, quoi qu’ils fassent. "

Alors que la recherche se développe de plus en plus au sein du pays, ce dispositif d’initiation a pour ambition de devenir bien plus qu’un simple camp estival.

L’objectif est de proposer des ateliers pour les jeunes Émiratis tout au long de l’année après les heures d’école et d’ouvrir un centre d’étude permanent, afin de les emmener peut-être un jour vers les étoiles…

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