Il fallait en finir avec une situation de plus en plus ingérable en Algérie. Le chef d'état-major de l'armée a demandé ce mardi qu'une procédure soit lancée afin de destituer le président Bouteflika, jugé "inapte".
La situation devenait vraiment intenable en Algérie. Le chef d'état-major de l'armée a surpris ce mardi en réglant d'un seul coup le sort du président Abdelaziz Bouteflika. Dans un discours prononcé à la télévision nationale, le général Ahmed Gaïd Salah (en photo ci-dessous) a demandé que la procédure soit engagée pour destituer le chef de l'Etat. Il s'appuie sur l'article 102 de la Constitution qui prévoit qu'il démissionne ou qu'il soit déclaré inapte "pour cause de maladie grave et durable", et se trouvant alors "dans l'impossibilité totale d'exercer ses fonctions".
Le général estime que cet article constitutionnel permet de sortir de la grave crise dans laquelle s'enfonce l'Algérie depuis plus d'un mois, en répondant, selon ses mots, "aux revendications légitimes du peuple algérien", et en garantissant "le respect des dispositions de la Constitution et le maintien de la souveraineté de l'Etat". Agé de 82 ans, de plus en plus diminué par les séquelles d'un accident vasculaire cérébral, le président Bouteflika est contesté quotidiennement dans la rue, dans la capitale comme dans d'autres grandes villes du pays. C'est du jamais vu depuis son arrivée au pouvoir il y a vingt ans.
Quelle est maintenant la marche à suivre ?
La Constitution algérienne prévoit dans un premier temps que les deux chambres du Parlement, sur proposition du Conseil constitutionnel, déclarent "l'état d'empêchement" du président en exercice à la majorité des deux-tiers. Ensuite, le président du Conseil de la Nation - l'équivalent du Sénat français - peut prendre l'intérim de la présidence pendant 45 jours. Si, à la fin de cette période, "l'empêchement" est toujours en vigueur, alors la vacance du pouvoir est déclarée officiellement. Au cours des 90 jours qui suivent, une élection présidentielle doit obligatoirement être organisée.
Des rassemblements spontanés ont eu lieu à Alger, après l'annonce du chef de l'armée :
Les caricaturistes algériens continuent d'appuyer là où cela fait mal :