Face à l'afflux de clandestins, Trump emploie les grands moyens contre le Mexique

Face à l'afflux de clandestins, Trump emploie les grands moyens contre le Mexique
Tous droits réservés 
Par AFP
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button
Tous droits de reproduction et de représentation réservés. © 2024 - Agence France-Presse.
Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© 2024 - Agence France-Presse. Toutes les informations (texte, photo, vidéo, infographie fixe ou animée, contenu sonore ou multimédia) reproduites dans cette rubrique (ou sur cette page selon le cas) sont protégées par la législation en vigueur sur les droits de propriété intellectuelle. Par conséquent, toute reproduction, représentation, modification, traduction, exploitation commerciale ou réutilisation de quelque manière que ce soit est interdite sans l’accord préalable écrit de l’AFP, à l’exception de l’usage non commercial personnel. L’AFP ne pourra être tenue pour responsable des retards, erreurs, omissions qui ne peuvent être exclus dans le domaine des informations de presse, ni des conséquences des actions ou transactions effectuées sur la base de ces informations. AFP et son logo sont des marques déposées.

Donald Trump a décidé jeudi d'employer les grands moyens contre le Mexique, accusé de laxisme sur le dossier de l'immigration clandestine: il va imposer dès le 10 juin des droits de douane sur les produits en provenance de son voisin du Sud.

Le président américain a annoncé que les Etats-Unis allaient mettre en place "des tarifs douaniers de 5% sur tous les biens en provenance du Mexique" et que ces derniers allaient "progressivement augmenter tant que le problème de l'immigration clandestine n'est pas résolu".

Les droits de douane pourraient passer à 10% au 1er juillet et grimper de 5 points de pourcentage chaque mois jusqu'à la limite de 25% en octobre si le Mexique "n'arrête pas considérablement le flux d'étrangers illégaux passant par son territoire", a-t-il précisé dans un communiqué publié par la Maison Blanche. Les Etats-Unis se réservent le droit de retirer ces tarifs à "(leur) seule discrétion", a-t-il ajouté.

Le président mexicain, Andres Manuel Lopez Obrador, l'a invité au dialogue : "Je vous informe que je ne veux pas la confrontation (...) Je propose d'approfondir le dialogue, de rechercher des alternatives au problème de l'immigration", a-t-il écrit dans une lettre adressée à son homologue.

L'annonce américaine avait été précédemment qualifiée de "désastreuse" par le Mexique. "Cette menace mise en oeuvre serait très grave (...) Si cela devait arriver, nous devrions réagir énergiquement", avait déclaré Jesus Seade, un responsable du ministère des Affaires étrangères en charge de l'Amérique du Nord et négociateur commercial mexicain.

Donald Trump avait déclaré plus tôt jeudi qu'il comptait faire "une annonce majeure sur la frontière" entre les Etats-Unis et le Mexique plus tard dans la journée ou vendredi, en précisant qu'il n'en ordonnerait pas la fermeture, comme il l'avait menacé à plusieurs reprises ces derniers mois.

"Nous allons faire quelque chose de vraiment spectaculaire sur la frontière", avait déclaré le milliardaire devant des journalistes.

D'après le Washington Post, certains membres de son administration étaient opposés à l'imposition de droits de douane --une des armes favorites du président-- sur les produits mexicains, craignant que cette décision n'enraye le processus de ratification du nouvel accord de libre-échange entre les Etats-Unis, le Mexique et le Canada (AEUMC), qui a paradoxalement été lancé le même jour par le gouvernement américain.

Le chef de cabinet de la Maison Blanche Mick Mulvaney a cependant tenté de séparer les deux dossiers. "Ce ne sont pas des tarifs douaniers dans le cadre du conflit commercial, ce sont des tarifs douaniers dans le cadre du problème d'immigration", a-t-il déclaré lors d'une conférence téléphonique.

- Interpellation massive -

Donald Trump avait préparé le terrain, quelques heures auparavant, en annonçant qu'un groupe record de plus d'un millier de clandestins avait été interpellé après avoir franchi la frontière séparant le Mexique des Etas-Unis au niveau d'El Paso, au Texas.

"Les démocrates doivent défendre notre incroyable police aux frontières et enfin colmater les brèches à notre frontière!", avait-il tweeté, accompagnant son message d'une vidéo nocturne de plus de deux minutes montrant des dizaines de silhouettes franchissant, apparemment facilement, une barrière.

Ce groupe était composé en majorité de familles (934 personnes) et de mineurs non accompagnés (63), selon la police aux frontières (CBP), qui a publié des images montrant des dizaines de personnes debout devant une barrière en métal, surveillées par des agents.

L'arrestation du "plus grand groupe jamais découvert par les agents de la police aux frontières démontre la gravité de la crise humanitaire et de la sécurité aux frontières" dans le Sud américain bordant le Mexique, a souligné le numéro deux de la CBP, Robert E. Perez, dans un communiqué.

"Tous les membres du groupe", ajoute le communiqué, venaient du Guatemala, du Honduras ou du Salvador", les trois pays d'où proviennent la majorité des migrants qui se rendent aux Etats-Unis via le Mexique.

Donald Trump avait fait de la construction d'un mur à la frontière avec le Mexique l'une des promesses centrales de sa campagne de 2016.

Il accuse sans relâche l'opposition démocrate, qui contrôle depuis janvier l'une des deux chambres du Congrès, de bloquer toute initiative sur la frontière.

Le bras de fer avec les démocrates autour du financement de ce mur avait plongé les Etats-Unis dans la plus longue impasse budgétaire, ou "shutdown", de leur histoire en décembre 2018 et janvier 2019.

PUBLICITÉ

Face au refus du Congrès de lui accorder l'enveloppe budgétaire nécessaire, Donald Trump a déclaré en février une situation d'urgence nationale à la frontière et a demandé à la Défense de réaffecter des milliards de dollars à sa construction.

Débordées par l'afflux de clandestins à la frontière mexicaine, les autorités américaines n'ont plus les moyens de tous les maintenir en détention. Elles ont donc récemment officiellement décidé de relâcher "les familles" dont aucun membre n'a de casier judiciaire en attendant qu'un tribunal examine leur cas.

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

Orbán à l'ouverture de la campagne du Fidesz : ce que fait Bruxelles, c'est jouer avec le feu, c'est tenter Dieu

Frappes mortelles russes sur le centre de l'Ukraine, Kyiv affirme avoir abattu un bombardier russe

Apparente attaque israélienne en Iran : l'AIEA essaie de rassurer