Dans les couloirs de la conférence à Bahreïn, la kippa côtoie le keffieh

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Les cocktails sans alcool attendent sur les plateaux, les plats regorgent de têtes de moutons et de loups de mer et dans cette salle de gala d'un palace de Bahreïn, l'assistance est à nulle autre pareille.

Jared Kushner, le gendre et conseiller du président américain Donald Trump, a présenté mardi et mercredi le volet économique du plan américain visant à résoudre le conflit israélo-palestinien au Four Seasons à Manama en présence, pour la première fois dans un pays arabe et dans un tel contexte, d'une trentaine d'Israéliens.

Dans cet hôtel donnant sur le Golfe, le chef de la diplomatie de Bahreïn discute en anglais, comme avec de vieux amis, avec ses invités venus d'Israël, pour lesquels des plats certifiés cashers ont été prévus.

Sept journalistes israéliens ont été inclus par la Maison Blanche parmi les journalistes accrédités, tandis que dans les couloirs à la moquette épaisse se croisent rabbins en kippa et dignitaires arabes en tenues traditionnelles, keffieh sur la tête.

"Si tous les pays arabes pouvaient être comme Bahreïn, cela hâterait la venue du Messie", s'exclame le rabbin Marvin Hier, fondateur du Centre Simon Wiesenthal.

Mercredi, il a participé, avec quinze fidèles, à une prière dans la synagogue de Manama, qui s'est terminée par des chants et des danses. Le bâtiment, à l'abandon, est resté intact après la création de l'Etat d'Israël en 1948, et la fuite ou l'expulsion des Juifs vers le nouvel Etat juif.

La rabbin Abraham Cooper, directeur-adjoint du centre Simon Wiesenthal, a trouvé la cérémonie "à la fois réjouissante et pleine d'humilité".

"Les choses se normalisent. Les gens peuvent circuler en portant la kippa. La première fois que je suis venu, je devais la cacher sous ma casquette des New York Mets", confie-t-il.

Bahreïn et les autres Etats du Golfe partagent avec Israël la même hostilité envers leur voisin iranien à majorité chiite, qui menace régulièrement Israël de destruction.

Les dirigeants de Bahreïn sont critiqués par les groupes de défense des droits humains pour leurs campagnes de répression envers la majorité chiite de l'île. Le royaume a condamné à mort des activistes chiites et a privé d'autres de leur nationalité après une campagne de manifestations en 2011.

- pas de politique -

Dans cette conférence dont le but officiel était de favoriser l'économie palestinienne, les Palestiniens étaient finalement les moins visibles.

L'Autorité palestinienne a boycotté la conférence et un seul Palestinien a pris la parole, même si quelques autres étaient dans la salle.

Ashraf Jabari, un homme d'affaires d'Hébron peu connu, a indiqué qu'il était venu à Manama dans l'espoir de revitaliser l'économie palestinienne.

Interrogé par Nik Gowing, un présentateur de la BBC qui a animé la plupart des tables rondes lors de la conférence, il a paru embarrassé et a refusé de commenter la position de l'Autorité palestinienne.

"Nous ne sommes pas venus ici pour parler politique", a-t-il dit. "La politique, c'est pour l'Autorité palestinienne", a-t-il dit en arabe, avec l'aide d'un traducteur.

Les conférences ont également vu la participation de riches hommes d'affaires d'Inde ou du Nigeria, ainsi que celle du président de la Banque inter-américaine de développement qui a donné son avis sur les perspectives de l'économie palestinienne.

Tous les invités étaient là "parce qu'ils croient en cette région", a assuré à des journalistes Jared Kushner.

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"Des gars venus d'Afrique m'ont dit: +On aimerait bien avoir ça. Si vous voulez venir en Afrique et nous offrir ça, on aimerait bien+", a-t-il dit en gloussant.

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