Des élections municipales sous haute tension en Albanie

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Par Raphaelle ViventAFP
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Le pays est plongé depuis des mois dans une grave crise politique. L'opposition de droite, qui réclame la démission du Premier ministre socialiste Edi Rama, boycotte le scrutin.

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Les bureaux de vote ont ouvert ce dimanche en Albanie, dans une ambiance tendue. 

Après des mois de crise politique, les élections municipales ont finalement été organisées. Le président albanais Ilir Meta avait pourtant décidé le 10 juin de reporter ce scrutin, pour permettre aux différents partis politiques de dialoguer. Mais cette décision a été annulée par le premier ministre socialiste Edi Rama. 

En conséquence, l'opposition de droite a annoncé qu'elle boycotterait ces élections et qu'elle ne reconnaîtrait pas les résultats. Dans plus de la moitié des 61 communes, les candidats socialistes se retrouvent seuls en lice.

Durant la campagne, les militants du Parti démocratique (droite) ont manifesté, attaquant parfois des bureaux de vote pour y détruire le matériel électoral. 

"La crise politique n'a pas encore atteint son pic", prévient Lutfi Dervishi, un analyste indépendant de l'Institut des médias de Tirana.

Crime organisé

Pour l'analyste, cette crise entrave les efforts de l'Albanie pour rejoindre l'Union européenne : "Paradoxalement, l'Albanie doit diriger l'année prochaine l’OSCE, l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, et elle veut ouvrir les négociations d'adhésion avec l’UE au mois d’octobre. Pourtant, il est très difficile de négocier et de dialoguer au sein de ce pays."

Le conflit politique a débuté en février dernier, quand des centaines de sympathisants de l'opposition sont descendus dans la rue pour exigerla démission du Premier ministre Edi Rama. Ils l'accusent de fraude électorale et d'être lié au crime organisé.

Pendant plusieurs mois, d'importantes manifestations, souvent violentes, se sont déroulées dans la capitale Tirana. 

L'Union européenne craint que le pays ne plonge dans le chaos, et appelle toutes les parties au calme. "Toute tentative de faire dérailler par la violence le processus démocratique sera un coup d'arrêt pour l'Albanie et abîmera sa réputation internationale", a prévenu dans un communiqué l'OSCE.

L'Albanie saura à l'automne si les Etats-membres de l'UE acceptent d'ouvrir des négociations d'adhésion.

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