Avis de tempête en Bolivie, Morales retourne la présidentielle en sa faveur

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Par Joël Chatreau
Avis de tempête en Bolivie, Morales retourne la présidentielle en sa faveur

L'heure est décidément à la révolte en Amérique du Sud. La situation dégénère également en Bolivie, des actes violents et des heurts se répandent à travers le pays. La volonté apparente du président sortant, Evo Morales, de changer la donne afin de remporter l'élection présidentielle dès le premier tour échauffe les esprits des électeurs d'opposition, favorables au candidat challenger, Carlos Mesa.

Des incidents ont été signalés dans la capitale, La Paz, où des protestataires affrontent les forces de l'ordre. Dans la grande ville de Sucre, des manifestants en col¨ère ont mis le feu au tribunal électoral de la région, à Oruro et à Tarija, les locaux de campagne du parti de Morales ont été saccagés...

Comment sortir de la manche un premier tour gagnant

La levée de boucliers est née de l'annonce controversée du Tribunal suprême électoral : au cours de la nuit de lundi à mardi, il a indiqué qu'Evo Morales avait pris largement la tête du scrutin avec près de 47% des voix, contre un peu plus de 36% en faveur de son principal rival, Carlos Mesa. Voici comment on renverse la situation qui, au soir de la présidentielle dimanche, se dirigeait vers un second tour entre les deux hommes. Le chef de l'Etat sortant peut désormais se féliciter d'avoir 10 points d'écart avec son adversaire, le sésame constitutionnel pour être élu sans plus attendre, dès le premier tour.

Le chef de l'opposition a dénoncé "une fraude" sans tarder. Carlos Mesa a d'ailleurs indiqué qu'il ne reconnaissait pas les nouveaux résultats. Pour sa part, l'Organisation des Etats américains, qui dispose d'observateurs sur place, a rendu public un communiqué sévère :

La mission de l'OEA fait part de sa profonde inquiétude et surprise face au changement radical et difficile à justifier concernant la tendance des résultats préliminaires (...) A 20H10 (dimanche), par une décision de son assemblée plénière, le Tribunal suprême électoral a cessé de diffuser des résultats partiels, avec plus de 80% des bulletins dépouillés. 24 heures plus tard, le TSE a publié des chiffres avec un changement inexplicable de tendance qui modifie drastiquement l'issue de l'élection et entraîne une perte de confiance dans le processus électoral