Libye : le maréchal Haftar accepte un cessez-le-feu à compter de dimanche

Le maréchal Haftar, le 14 aout 2017 à Moscou en Russie
Le maréchal Haftar, le 14 aout 2017 à Moscou en Russie Tous droits réservés Ivan Sekretarev, APIvan Sekretarev
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Par Euronews avec AFP & AP
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La riposte sera "sévère en cas de violation de la trêve par le camp adverse", d'après les forces pro-Haftar.

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L'homme fort de l'est libyen, le maréchal Khalifa Haftar, a annoncé samedi un cessez-le-feu après plusieurs mois de combat pour prendre le contrôle de la capitale Tripoli, à la suite d'un appel en ce sens lancé par Moscou et Ankara.

Le président russe, Vladimir Poutine, et son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, acteurs clé du conflit, avaient appelé mercredi à un cessez-le-feu à partir de dimanche 00H00 (22H00 GMT samedi), tandis que Haftar prévoyait initialement de poursuivre son offensive.

"Riposte sévère en cas de violation"

Ses forces ont finalement accepté samedi, prévenant toutefois dans un bref communiqué que la riposte serait "sévère en cas de violation de la trêve par le camp adverse", à savoir les forces du Gouvernement d'union nationale (GNA) reconnu par l'ONU.

Avant l'annonce du maréchal Haftar, M. Poutine et la chancelière allemande Angela Merkel s'étaient rencontrés samedi à Moscou, en tant que médiateurs dans ce conflit en Libye, dont Berlin redoute qu'elle pourrait devenir une "seconde Syrie".

"Je compte vraiment sur le fait que dans quelques heures, (...) comme nous l'avons demandé avec le président turc, (Recep Tayyip) Erdogan, les parties au conflit libyen cesseront le feu", avait déclaré M. Poutine à l'issue de la rencontre.

De son côté, le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a reçu samedi à Alger un émissaire de son homologue congolais Denis Sassou Nguesso, qui préside le comité de haut niveau de l'Union africaine (UA) sur la Libye.

Ankara a déployé des militaires en janvier pour soutenir le gouvernement reconnu (GNA) de Fayez al-Sarraj, tandis que la Russie, malgré ses dénégations, est fortement soupçonnée de soutenir les troupes rivales du maréchal Haftar.

"Il est important de mettre fin enfin à la confrontation armée", a insisté M. Poutine.

Le chef de la diplomatie turque, Mevlüt Cavusoglu, a jugé samedi que Moscou se devait de "convaincre" le chef militaire et homme fort de l'Est libyen.

Tractations internationales

La chancelière allemande, en visite en Russie pour la première fois depuis le printemps 2018, a salué les efforts russo-turcs, et dit espérer pouvoir bientôt lancer "les invitations pour une conférence à Berlin sous l'égide de l'ONU", afin que la Libye puisse redevenir un pays "souverain et pacifié".

Pour M. Poutine, une telle conférence serait un "pas dans la bonne direction".

L'homme fort de la Russie a aussi une nouvelle fois rejeté les accusations de Tripoli, qui considère que Moscou soutient le maréchal Haftar avec des centaines de mercenaires, des armes et de l'argent.

"S'il y a des citoyens russes là-bas, ils ne représentent pas les intérêts de l'Etat russe et ne reçoivent pas d'argent de l'Etat russe", a affirmé M. Poutine.

La Libye est plongée dans le chaos depuis le soulèvement de 2011 qui a conduit à la mort du Mouammar Kadhafi. Pour la Russie, les Occidentaux sont responsables, l'Otan ayant avec ses bombardements provoqué la chute du régime et le morcellement du pays.

-Avec AFP-

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