En Bulgarie, le traitement des déchets illégaux inquiète

C'est dans ce port de Varna, à l'est de la Bulgarie, que sont arrivés, illégalement, la plupart des déchets italiens. Au total, 127 conteneurs sont entrés sur le sol bulgare depuis octobre. Depuis, ils attendent de connaître leur sort.
La semaine dernière, la Bulgarie a renvoyé une trentaine d'entre eux au port de Salerno, près de Naples. Il en reste aujourd'hui une centaine sur les docks. Mais ces quais ne seraient que la première étape pour ces conteneurs remplis d'ordures. Ils seraient ensuite envoyés à travers le pays vers divers sites de stockage, des décharges illégales ou directement incinérés.
La procureure régionale de Varna a pris des mesures de répression contre ces expéditions.
Si les déchets eux-mêmes ne sont pas dangereux, leur incinération l'est peut-être. La centrale électrique de Bobov dol, située à quelque 70 kilomètres au sud de la capitale, Sofia, dispose d'une vaste réserve de déchets en cours de préparation pour l'incinération. Bien que le processus ait été interrompu dans le cadre de l'enquête en cours, l'interdiction n'est qu'une mesure temporaire.
De leur côté, la population et les autorités locales s'inquiètent des conséquences sur leur santé.
Les permis pour l'incinération des déchets domestiques et importés ont été accordés par le ministère sans aucune étude d'impact sur l'environnement. Le doute plane également sur les capacités de ces centrales à brûler des déchets.
En attendant, leur incinération est une bonne affaire pour les usines et les centrales électriques bulgares. Rémunérées pour éliminer ces ordures, elles les utilisent à la place d'un combustible plus conventionnel.
Les autorités bulgares se penchent sur l'implication de la Ndrangheta, organisation mafieuse de la région de la Calabre, après la saisie, en décembre dernier, d'importantes cargaisons d'ordures à destination de la Bulgarie.
Mais quelle que soit l'issue de l'enquête en cours, le pays n'interdira pas l'importation de déchets, rendu impossible par les règles du marché unique de l'Union européenne.
Cette interdiction ne servirait pas non plus ses intérêts, la Bulgarie étant un exportateur nets de déchets. Environ 370 000 tonnes de déchets ont été importées en 2017. La même année, plus de 560 000 tonnes ont fait le chemin inverse.