En pleine crise, la droite d'Angela Merkel sanctionnée à Hambourg

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Tous droits réservés Christian Charisius/dpa via AP
Par Euronews avec AFP
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Ce parti a été l'un des protagonistes de la récente polémique politique dans l'Etat de Thuringe, dans l'est du pays, où un libéral avait pris la présidence régionale à la faveur d'une alliance entre droite et extrême droite inédite depuis la Seconde guerre mondiale.

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En pleine crise, le parti conservateur d'Angela Merkel a subi dimanche un revers électoral à Hambourg, où les sociaux-démocrates conservent leur fief malgré la spectaculaire poussée des Verts.

La CDU, qui cherche à la fois un leader et une ligne cohérente depuis que la dauphine désignée de la chancelière a jeté l'éponge mi-février, rétrograde en troisième place au parlement régional, avec environ 11,5% des suffrages, contre 15,9% lors du dernier scrutin de 2015, selon les estimations communiquées par la chaîne publique ARD.

"C'est une débâcle", a commenté ARD, évoquant "le deuxième plus mauvais score de l'histoire" des conservateurs allemands depuis un cinglant 9% essuyé en 1951 dans la cité-Etat de Brême.

Le parti a été l'un des protagonistes de la récente polémique politique dans l'Etat de Thuringe, dans l'est du pays, où un libéral (FDP) avait pris la présidence régionale à la faveur d'une alliance entre droite et extrême droite inédite depuis la Seconde guerre mondiale.

Les sociaux-démocrates, bien qu**'en nette perte de vitesse au plan national,** conservent la tête avec 37% des voix, mais voient leurs alliés Verts bondir de 12,3% à plus de 25% des voix, reflet de la vague écologiste qui déferle sur la pays depuis les élections européennes de mai 2019, sur fond de préoccupation croissante pour le climat.

L'extrême-droite éjectée

Vendredi encore, quelque 10 000 jeunes manifestaient à l'appel du mouvement Fridays for Future en présence de la Suédoise Greta Thunberg, l'initiatrice de cette mobilisation hebdomadaire de la jeunesse.

Autre enseignement de ce scrutin rassemblant 1,3 million d'électeurs : après s'être installée depuis 2014 dans les seize parlements régionaux du pays, le parti d'extrême droite Alternative pour l'Allemagne (AfD) glisserait de justesse sous le seuil des 5% requis pour être représenté, d'après ARD.

L'AfD, qui séduisait déjà peu dans cette cité portuaire et cosmopolite qui lui avait accordé 6,1% des suffrages en 2015, est vivement mise en cause depuis l'attentat raciste qui a fait neuf morts jeudi soir dans une double fusillade à Hanau.

Inventer l'après-Merkel

L'imbroglio en Thuringe a été le déclencheur de la crise à la CDU, en poussant Annegret Kramp-Karrenbauer, dauphine désignée d'Angela Merkel, à annoncer le 10 février qu'elle abandonnait la présidence du parti.

Les conservateurs doivent dévoiler lundi en milieu de journée qui ils comptent porter à leur tête et comment, afin de préparer la succession d'Angela Merkel à l'horizon 2021, mais devront pour cela clarifier leur positionnement face aux extrêmes.

Jusqu'ici, les chrétiens-démocrates campent sur une ligne du "ni-ni", excluant toute alliance avec l'AfD comme avec le parti d'extrême gauche Die Linke, mais le morcellement du paysage politique allemand rend cette règle de plus en plus difficile à tenir.

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